Le Centre d'information et de documentation sur les droits de la femme et de l'enfant (Ciddef), avec le soutien du Fonds des Nations unies pour les femmes (Unifem), organise aujourd'hui, à l'Institut national de santé publique (INSP, Alger), un séminaire sur le “plaidoyer pour une égalité de statut successoral entre hommes et femmes”. À la veille de cette rencontre, le Ciddef a donné une idée précise de la problématique posée, en rendant publique une enquête qu'il a réalisée récemment. L'étude en question met en exergue les inégalités flagrantes entre les filles et les garçons, en matière d'héritage, qui contredisent les dispositions de la Constitution. Plus encore, ces discriminations sont encouragées par le code de la famille, alors que la société en général et les femmes en particulier aspirent au partage égalitaire du legs. C'est du moins ce que révèle l'enquête du Centre d'information et de documentation. L'étude montre que 6 adolescents sur 10 et 5 adultes sur 10 sont favorables au partage égalitaire de l'héritage. Les résultats dévoilent également le lien entre l'accès au patrimoine pour les femmes et le souci de sauvegarde des intérêts et de sécurité matérielle pour cette frange de la population, qui est la principale victime du code de la famille. Dans ce cadre, les considérations religieuses sont souvent contournées et le recours au cabinet notarial pour les partages de patrimoine est bien réel pour permettre aux héritiers de sexe féminin de jouir équitablement de ce qui leur revient. Aujourd'hui, le plaidoyer pour une égalité de statut successoral entre les hommes et les femmes en Algérie s'impose de lui-même et interpelle les dirigeants en premier lieu. Signataire de plusieurs Conventions internationales visant l'élimination de la discrimination entre les deux sexes, sous toutes ses formes, l'Etat algérien doit donc se positionner par rapport à la réforme du système d'héritage, surtout faire respecter ses propres engagements.