Du 18 au 23 décembre 2010, la ville de Tamanrasset accueillera des artistes de plusieurs villes algériennes pour concourir et présenter leurs culture et traditions tout en musique dans une ambiance festive. C'est sous un soleil éclatant, où la douceur et la brise printanière étaient présentes, que la 3e édition du Festival culturel national de la musique et de la chanson amazighes a été ouverte samedi dernier à 17h. S'étalant jusqu'au 23 du mois en cours à la maison de la Culture de Tamanrasset, cet événement a été organisé par le ministère de la Culture. “Ce festival qui existe depuis 2008 est un bon point stratégique. Il opère à promouvoir et à encourager les artistes algériens. Il est aussi très important pour la sauvegarde et la préservation du patrimoine culturel”, a déclaré le wali de Tamanrasset, lors de la cérémonie d'ouverture. Farid Bakbaki, commissaire du FCNMCA, a, quant à lui, mis le point sur l'opportunité qu'offre ce festival aux artistes. “Cette initiative vise le concours des troupes qui se disputent les trois premières places. En somme, le public sera ravi de découvrir ces jeunes talents”, a-t-il déclaré. Et d'ajouter : “Les artistes auront la chance de se faire connaître ainsi que de faire découvrir leurs œuvres et évoluer la culture algérienne.” Par ailleurs, Zoubeïda Maâmria, la représentante de la ministre de la Culture, dans son allocution, a précisé qu'“il fallait arrêter de parler et de laisser place à la musique pour apprécier la culture amazighe”. Placé sous le signe du partage, ce 3e festival est riche par la diversité des participants, créant une ambiance festive, teintée aux couleurs traditionnelles, métissées par l'échange culturel entre les peuples amazighs. Une parade a eu lieu dans la cour de la maison de la Culture où plusieurs troupes (chaouies, kabyles, mozabites et targuies) ont présenté des chorégraphies différentes les unes des autres, puisées dans le patrimoine amazigh. Venues de Tamanrasset, d'Illizi, de Tizi Ouzou, d'Alger, de Tébessa, de Béjaïa… les participants ont fait sensation. La troupe chaouie a effectué la danse des guerriers avec des tirs de baroud. Les Targuis, eux, ont époustouflé l'assistance avec leur entrée fracassante à dos de dromadaire, suscitant l'admiration de tous les participants. En revanche, tous les présents ont paradé avec leurs tenues traditionnelles sauf ceux d'Alger, de Tizi Ouzou et de Béjaïa qui ont défilé en jeans-baskets. En outre, comme le veut la coutume, tous les ans durant le festival, des prix d'honneur sont attribués à plusieurs artistes qui ont contribué et apporté un plus à la musique amazighe. Parmi eux, le chanteur Kamel Hamadi, El Barka Mendaoui (Tamanrasset), Maârouf Mohammed (du M'zab). Le dernier prix a été attribué à la maman du grand artiste Athmen Bali. Le point culminant de ce festival est le concours de la chanson amazighe qui comporte quatre catégories : chaouie, targuie, mozabite et kabyle. Les présélections ont eu lieu durant les festivals régionaux de ces styles musicaux. Le concours a regroupé de nombreuses villes pour chaque discipline. “Pour les troupes de la chanson kabyle, le festival régional a eu lieu en novembre, les gagnants sont d'Alger, de Béjaïa et de Tizi Ouzou. Ils sont venus pour se présenter au concours national”, a expliqué le commissaire du festival régional de la chanson kabyle. Quotidiennement, douze troupes se succéderont devant les membres du jury, de 15h à 19h jusqu'au 22 décembre. Le jour de la clôture, “les jurés annonceront les trois gagnants qui recevront une importante somme d'argent et pourront se produire sur scène. Même les autres auront la chance de se produire dans plusieurs salles”, a ajouté le commissaire du festival kabyle. En marge du FCNMCA, outre les soirées festives, des conférences ayant pour thèmes le patrimoine musical, immatériel, la Sbeïba… figurent au programme de ce festival, ainsi que des expositions de calligraphie berbère.