L'association Bariq 21 de Skikda, une association qui milite pour la promotion des énergies renouvelables et du développement durable, a organisé durant l'après midi de samedi dernier, une journée d'étude sur les causes environnementales à l'origine du cancer et l'impact de notre environnement sur notre santé. Cette conférence scientifique a été animée par le professeur en cancérologie Dominique Belpomme, de l'université Paris Descartes qui n'a malheureusement pas intéressé les scientifiques qui n'étaient que peu à y assister. Le professeur D. Belpomme, également président de l'association Artac (Association for research and treatments against cancer), a présenté une étude scientifique se basant principalement sur des statistiques et des taux de cancer dans les pays développés européens. Selon la présentation du professeur, plusieurs cancers sont dus aux facteurs relatifs au mode de vie incluant le tabac. Tabagisme, alcoolisme, consommation de graisses animales, surpoids, obésité, hormones (pilules), sédentarité et stress sont autant de facteurs favorisant l'apparition du cancer. Selon l'Agence internationale pour la recherche sur le cancer, en plus des produits chimiques organiques exogènes, plusieurs métaux et métalloïdes ont été évalués en tant que carcinogènes certains ou probables, malgré le fait que leur mécanisme d'action ne soit pas totalement éclairci, indiquera le conférencier. Des catégories de produits pharmaceutiques et de cosmétiques ont des propriétés cancérogènes présumées ou prouvées chez l'homme. Une des propriétés de base et spécifique de beaucoup d'ECCS organiques lipophiles comprenant les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les hydrocarbures aromatiques poly-halogénés et leur capacité à se bio-accumuler dans le tissu adipeux d'où ils peuvent être libérés dans la circulation sanguine et ainsi avoir un effet cancérigène au niveau des tissus périphériques cibles, expliquera le professeur chercheur en cancérologie, en évoquant les trois articles de l'appel de Paris, une déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique, un appel signé par plus de 1 000 scientifiques internationaux dont des Prix Nobel. En résumé de l'intervention de D.Belpomme, l'identification des causes du cancer aurait des conséquences considérables du point de vue santé publique : prévention primaire, screening, diagnostic précoce et traitements. Puisque beaucoup de produits chimiques exogènes sont lipophiles, se bio-accumulent dans les tissus adipeux, se métabolisent en produits réagissant avec, forment les adduits stables et encombrants au niveau de l'ADN, induisent des radicaux libres et/ou agissent par les mécanismes épi-géniques et, par conséquent, dû à toutes ces propriétés, peuvent être hautement mutagènes via des mécanismes directes ou indirectes, “nous pensons qu‘ils peuvent être les facteurs majeurs dans la cancérogenèse chez l'homme”, indiquera le conférencier. Et de conclure, en raison de ces propriétés et mécanismes moléculaires, “nous concluons que les ECCS pourraient être les déterminants majeurs dans le cancer humain, avec les conséquences évidemment importantes en santé publique”.