80 % de réduction sur les concessions par rapport au Nord, en plus des avantages fiscaux et bancaires pour les promoteurs au Grand-Sud. Poursuivant son périple à travers les villes du Sud, SmaIl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat boucle la boucle avec une halte dans la wilaya d'Illizi, précisément dans la ville de Djanet. L'occasion pour le ministre, après sa visite à Tamanrasset, de rencontrer les acteurs dans le domaine du tourisme et de s'enquérir de la situation qui prévaut dans la région. Force est de constater qu'ils ne sont pas des masses, qu'ils soient nationaux ou étrangers, à se ruer pour tenter l'aventure entrepreneuriale dans les régions du Grand-Sud qui constitue pourtant “la force de frappe” dans la politique touristique du pays. La raison est toute simple : des entraves bureaucratiques, un code de l'investissement inadéquat au secteur auxquels vient s'ajouter la frilosité des banques, Smaïl Mimoune ne contredira pas une réalité que le terrain est seul à refléter véritablement. À Djanet, lors de la visite de la nouvelle Zone d'expansion touristique, le premier responsable du secteur a écouté un exposé sur la situation de la Zone d'expansion touristique de Djanet et donné des directives à propos du respect des spécificités sociales et naturelles de la région du Tassili. Il annoncera, en outre, “80% de réduction sur les concessions pour les promoteurs à l'extrême Sud par rapport au Nord en plus des avantages fiscaux et bancaires pour les promoteurs”. Mais cela sera-t-il suffisant pour convaincre ? Il faut croire que non dans la mesure où les concessions, à titre d'exemple, sont soumises à la vente aux enchères ce qui n'échoit pas forcément aux professionnels du secteur. L'échec cuisant enregistré au niveau de la privatisation des hôtels publics a été la meilleure illustration que le secteur du tourisme est un cas particulier qui nécessite, de facto, une optique adaptée à ses spécificités, et qui tienne compte par ailleurs du contexte actuel et des priorités. Poursuivant sa tournée, le ministre a également inspecté une série de sites touristiques, à l'instar du village touristique de Tadrart, du Ténéré et du Timber pour procéder ensuite à la pause de la première pierre d'un espace expo-vente des produits artisanaux et, plus loin, à un centre d'information et d'orientation touristique. Smaïl Mimoune a aussi mis à profit son court séjour pour visiter des sites mythiques à l'image de Tikoubaouine, Timghas et l'erg Admer ainsi que Tigherghat où se trouvent des gravures rupestres de la période bovidienne et finir sur la contemplation du coucher de soleil des plus magnifiques. C'est dire que le tourisme dans l'extrême Sud n'a pas besoin d'énormes moyens d'investissements. Le développement d'un tourisme populaire, chez l'habitant, serait même, selon certains spécialistes, l'option idéale de développement. Le ministre a, pour sa part, plaidé pour la réhabilitation des fêtes locales et placé les habitants de ces régions au cœur de toute cette dynamique dans la mesure où l'activité touristique est la principale source de vie des autochtones. Très terre à terre, Smaïl Mimoune, qui n'a pas omis de s'entretenir avec les professionnels du tourisme de la région, a reconnu que la relance du tourisme repose sur une vision anticipative qui nécessite l'implication de tout un chacun. “La vision existe mais les résultats ne sont pas à récolter dans l'immédiat. Il nous faut d'abord mettre le doigt sur les entraves, faire les bons choix selon la stratégie dont les bases sont dictées par le schéma directeur de l'aménagement touristique”, a-t-il déclaré rappelant à l'occasion que 48 milliards de DA seront consacrés à la modernisation des hôtels dont une partie reviendra au Grand- Sud. L'on parle dans l'immédiat d'une enveloppe de 4 milliards de DA qui vient d'être allouée. La beauté naturelle des sites touristiques dans le Grand-Sud est un atout de haute importance mais insuffisant pour la relance du tourisme. Une stratégie d'investissement de communication et de promotion doit être menée pour assurer un meilleur flux des touristes. Smaïl Mimoune tente une percée mais sera-t-il soutenu par ses pairs dans le gouvernement. La question reste posée.