En l'espace de dix mois et malgré tous les aléas, plus de vingt opérations ont été menées dans des conditions satisfaisantes. Bien sûr, des cas d'insatisfaction ont été enregistrés, mais après étude, les recours ont dans leur majorité trouvé solution. Résultat : 10 036 logements distribués, soit une moyenne de mille logements par mois. Mais ce qui est encore plus important ce n'est pas tant le nombre, car quantité et qualité riment désormais ensemble. Le logement social, synonyme dans le passé de piètre qualité fait rêver et dépasse le LSP, la location vente et même le promotionnel. Le site des 1 600 logements de Draria, pour ne citer que celui-ci, témoigne du bond qualitatif réalisé dans le domaine de la construction. Une structure digne des anciens quartiers d'Alger mariant mauresque et moderne. Huit modules de 200 logements l'un possédant chacun sa conciergerie. Des parkings à l'intérieur et à l'extérieur des modules. Le tout autour d'une placette bordée d'un ensemble de commerces composés d'arcades faisant un coucou à la fameuse rue Bab-Azzoun et formant une centralité qui longe les îlots autour desquels sont implantés des équipements. “Ce projet intègre trois paramètres fondamentaux à savoir l'architecture, l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Situé entre Saoula et Draria sur le CW surnommé route de Saoula, il constitue un relais urbain entre les deux communes citées et assure ainsi une intégration et une cohérence urbaine entre elles, et ce, en harmonie avec les projets qui l'entourent (300 logements sociaux, 200 logements en cours, 300 logements LSP) ainsi qu'un certain nombre de coopératives immobilières. Tous ces ingrédients vont donner naissance à une petite ville dans l'avenir. On peut parler aussi du site 1 292 logements de Haouch Megnouche ou Aïn Melha dans la commune de Gué de Constantine qui longe le boulevard face auquel se trouve un autre grand programme de 1 600 logements. Avec les sites AADL et le projet 700 logements en cours, un nouveau pôle urbain de 3 500 logements doté de toutes les commodités et équipements est en train de se former”, explique Mohamed Smaïl, directeur du logement à la wilaya d'Alger. Aux Eucalyptus, Tahar Bouchet, Birtouta, des projets de même valeur architecturale et urbanistique. Pour revenir à ce dernier relogement de l'année, il faut savoir qu'il s'agit d'une opération non-stop de trois jours (dimanche, lundi et mardi) et concerne 1 586 familles issues des chalets de Bordj El-Kiffan (sites Ali Amrane 2, 3, 4 et 15 soit 946 familles) relogées depuis hier au site de Sebbala (Draria), de la deuxième tranche de Diar Echems (520 familles) dont le relogement a débuté dès les premières heures d'aujourd'hui, de 61 familles issues de 13 immeubles menaçant ruine et enfin de 59 familles d'un bidonville de la commune d'Hussein Dey. Ces dernières seront relogées au niveau des sites de Haouch Megnouche, Eucalyptus, Tahar Bouchet et Souidania. Mécontentement à Baraki : la wilaya rassure Hier les habitants de Diar El-Baraka à Baraki, ont manifesté leur colère en apprenant qu'ils ne faisaient pas partie du lot des relogés.Qu'en est-il au juste? Pour le directeur du logement, il n'y a pas de quoi s'alarmer du moment que ce quartier est programmé au même titre que tous les sites recensés dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire lancé par la wilaya d'Alger conformément aux instructions du président de la République. “Il se trouve qu'au niveau de certains sites des dossiers ne sont pas régularisés par les prétendants au relogement. Et comme nous travaillons en fonction des situations finalisées par les commissions habilitées dans ce domaine, seules celles jugées conformes sont prises en charge. C'est pour cette raison que des sites passent avant d'autres. Dans tous les cas de figure, les cas recensés et conformes aux dispositions retenues seront relogés. Chaque opération nécessite auparavant une série de contrôles et de vérifications pour débusquer les indus bénéficiaires. Les trois opérations regroupées de cette fin d'année ne sont pas un terme au programme de relogement lancé depuis mars par la wilaya d'Alger. Ce n'est qu'une étape. Ce programme se poursuivra en 2011 et concernera tous les sites recensés en 2007, à savoir, entre autres, Diar El-Baraka, El-Afia, Diar El-Kef, Diar Es Chems, les chalets de Bordj El-Kiffan, les IMR et la requalification de certaines bâtisses”, explique M.Smail. À noter que cette opération a nécessité la mobilisation de plus de 1000 camions ; 200 bus, 2 000 agents des différentes EPIC de la wilaya, sans compter les services de police et de gendarmerie. Pour rappel, les opérations de relogement s'inscrivent dans le cadre du plan relatif à l'éradication de l'habitat précaire établi autour de sept axes à savoir : l'éradication de 34 bidonvilles de l'hypercentre touchant 3 364 familles, le démontage de 12 sites de chalets touchant 2 603 familles, le traitement des immeubles menaçant ruine touchant 138 familles, la libération des emprises de huit cimetières avec le relogement de 282 familles, les quartiers et grands ensembles populaires touchant 1 318 familles, le relogement de 109 familles dans le cadre du plan de sauvegarde de La Casbah (PPSMVSM), la notification des logements aux commissions d'attribution, soit 2 222 logements pour 28 communes. Entre 2004 et 2010, plus de 62 000 familles ont été relogées, ce qui correspond à une ville de la taille de Sétif ou de Tizi Ouzou.