La scène a tremblé aux rythmes reggae, raï, gnawi, avant-hier à la salle Atlas de Bab El-Oued des sons enflammés de l'Orchestre national de Barbès (ONB). Le groupe a été invité par l'Office national de la culture et de l'information (Onci). Le temps d'une soirée où l'ONB a allumé le feu à BEO et instauré l'esprit de fête et de la bonne humeur avant le soir du nouvel an. Dès les premières notes, le public a commencé à se déchaîner sur des rythmes qui s'accélèrent, qui montent crescendo. Polyvalents, les dix musiciens changeaient d'instruments, notamment le karkabou, la basse, le saxophone, et ce selon les exigences des morceaux. Le moment tant attendu était venu. L'euphorie générale était à son comble dans la salle. Le titre phare Salam aâlikoum, déchaîne, endiable et séduit à chaque fois. Les jeunes se sont donné à cœur joie en dansant, en se déhanchant sur la chanson ; chacun suivait ses propres rythmes et pas de danses. D'autres groupes improvisaient des chorégraphies sur place. L'originalité de ce groupe réside dans son talent à pouvoir interpréter tous les genres et styles musicaux avec habilité et grand talent. Tout le monde était servi, le public a pu se défouler sur des pas kabyles, chaouis, gnawis, rock, raggae et jazzy. Le compositeur et bassiste Youcef Boukella et ses complices de scène ont commencé leur carrière en 1995. L'ONB est classé dans le registre de la world music maghrébine. Sa musique est un cocktail de plusieurs genres musicaux dans le but de créer une sonorité originale. L'ingrédient de leur réussite est le métissage des artistes issus de pays, de cultures et de traditions différentes (Algérie, France, Maroc, Tunisie, Portugal), qui ont enrichi la production musicale. Le groupe est revenu cette année avec un quatrième opus, Rendez-vous Barbès. L'ONB a également collaboré dans le cinéma, en interprétant la bande originale du film Chouchou. En vrais show men, les musiciens habillés en tenue traditionnelle ont communiqué au public de la gaieté. C'était un délire “fou”, les artistes parlaient à la salle et chauffaient les jeunes à “bloc”. Comme une seule et unique personne, tout le monde était levé et a acclamé plus de chansons. La salle bougeait, vibrait aux cris des furies qui en demandaient encore plus. Les désirs exaucés, l'ONB interprète Oua Oua, un titre rock français qui a allumé les ardeurs des jeunes présents. Très sympathiques, le chanteur et le saxophoniste exécutaient des danses aux pas de la musique zouk. Leurs déhanchés ne laissaient personne de marbre, et la salle a commencé à suivre les pas des musiciens avec aisance et amusement. Le bouquet de ces deux heures de spectacle était l'interprétation d'une reprise des Rolling Stones et le titre qui a bercé tous les foyers algérois Dour Biha Ya chibani. L'Orchestre national de Barbès a offert aux centaines d'Algérois de tous âges, un grand moment de détente à travers des titres phares tirés de tous leurs albums. D'ailleurs, la soirée s'est achevée avec un standing ovation remplis de reconnaissance.