La France a appelé ses ressortissants à “la plus grande vigilance” et déconseille tout déplacement dans les pays du Sahel. “Aucun endroit ne pouvant plus être considéré comme sûr” après l'enlèvement à Niamey et la mort de deux Français, a indiqué, hier, le ministère des Affaires étrangères. Sur son site, le Quai d'Orsay recommande aux “ressortissants français de faire preuve plus que jamais, en tout temps et en tout lieu, de la plus grande vigilance et de la plus extrême prudence” dans trois pays : Mauritanie, Mali et Niger. “Au regard de la menace terroriste qui pèse sur la région, aucun endroit ne peut désormais plus être considéré comme sûr”, ajoute-t-il dans sa rubrique “conseils aux voyageurs”. Quelque 1 550 ressortissants français (y compris les binationaux) résident au Niger, 2 115 en Mauritanie et 4 330 au Mali. Plus des trois-quarts vivent dans les trois capitales : Niamey, Nouakchott et Bamako. “L'enlèvement le 16 septembre 2010 de cinq de nos compatriotes à Arlit, au Niger, l'attentat contre l'ambassade de France à Bamako le 5 janvier 2011 et la mort le 8 janvier 2011 de deux de nos compatriotes enlevés à Niamey le 7 janvier, témoignent du niveau particulièrement élevé de la menace terroriste au Sahel”, observe le ministère français. Deux Français de 25 ans – l'un était venu rendre visite à l'autre qui allait se marier au Niger – ont été enlevés vendredi soir dans un restaurant de Niamey par des hommes armés qui les ont emmenés vers la frontière malienne, au Nord. Ils ont trouvé la mort au cours d'une opération menée samedi par la Garde nationale nigérienne et coordonnée par des militaires français à la frontière du Mali. Ils auraient été “exécutés” par leurs ravisseurs, selon une source militaire française. “Il est tout particulièrement demandé aux Français de restreindre leurs déplacements en se référant aux indications figurant dans les "conseils aux voyageurs" propres à chacun des pays du Sahel, ainsi que sur les sites Internet de nos ambassades sur place”, a souligné le ministère. Pour ces trois pays, les limites des zones rouges où il est formellement déconseillé aux Français de rester et/ou de se rendre n'ont cependant pas été modifiées dans les conseils aux voyageurs réactualisés samedi soir. Dans ces conseils concernant le Niger, les autorités françaises rappellent que “la tenue de festivals traditionnels et folkloriques en zone rouge n'indique pas une diminution du risque sécuritaire dans les localités concernées”. “Il reste très fortement déconseillé de se rendre dans cette région, y compris pour des événements à caractère festif. Le Niger ne peut pas être considéré comme une destination touristique ordinaire”, soulignent-elles.