Cet enlèvement coïncide avec la venue en Algérie du chef du Commandement militaire américain pour l'Africom, William E. Ward. L'enlèvement d'un ressortissant français, vendredi dernier, au nord du Mali, a créé une alerte générale dans la région du Sahel de même que dans les coulisses du ministère français des Affaires étrangères. Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôtel de Ménaka, une ville située à plus de 1500 km au nord-est de Bamako. «Tous les éléments que nous avons confirment que M.Camatte est entre les mains des islamistes armés dans le Sahara», a déclaré la source sécuritaire, sous couvert de l'anonymat, ajoutant: «Il est détenu par l'aile dure d'Aqmi». «Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises à qui nous avons déjà donné toutes ces informations», a-t-elle ajouté. Le ministère français des Affaires étrangères a appelé vendredi, les Français vivant dans le nord et l'est du Mali, ainsi que dans la région frontalière proche, «à quitter immédiatement la zone en raison d'une nouvelle aggravation de la menace terroriste». Dans un communiqué, le Quai d'Orsay lie cette demande à l'enlèvement dans la nuit de mercredi à jeudi derniers d'un ressortissant français dans le nord du Mali. L'appel à quitter la zone «et à regagner sans délai la capitale malienne est adressé aux Français présents dans les régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou» et leur nombre est de l'ordre de la dizaine, a-t-on précisé au Quai d'Orsay. Il est aussi demandé «à ceux qui envisageaient de s'y rendre de renoncer à leur déplacement». «Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d'une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N'Guimi», a précisé le ministère. Le Quai d'Orsay rappelle que le Sahel dans son ensemble est une zone dangereuse et recommande fortement aux Français résidants ou de passage de respecter les consignes de prudence et de vigilance qui leur sont données, notamment à travers le site «Conseils aux Voyageurs» du ministère, indique le communiqué. Sur ce site, le ministère déconseille aussi «formellement aux voyageurs de se déplacer au nord d'une lignée Léré/Tombouctou/Bourem/Gao/Ansongo jusqu'à la frontière avec le Niger et au sud de Gao jusqu'à Ouatagouna». «De même, il est formellement déconseillé de se rendre au Mali à partir de l'Algérie et, inversement, en Algérie depuis le Mali», précise-t-on de même source. Il faut noter que cet enlèvement coïncide avec la venue en Algérie du chef du Cammandement militaire américain pour l'Africom, le général William E. Ward. «Les activités terroristes et criminelles dans le Maghreb et la région du Sahel continuent d'être une menace pour toute la région et au-delà de celle-ci», a-t-il affirmé au cours d'une conférence de presse. Des experts américains ont affirmé, il y a quelques jours, devant le Congrès que la branche maghrébine d'Al Qaîda (Aqmi) n'a pas réussi à étendre sa zone d'influence dans la région du Sahel, en raison de la pression des autorités algériennes.