Des tentes, des ateliers, des animations, des projections, des concerts et autres activités culturelles, c'est ce que propose ce camp à ses visiteurs, qui, l'espace d'un laps de temps, retournent aux origines de l'humanité. Le désert ne cesse d'étonner par sa beauté ainsi que par son immensité à perte de vue. Et c'est sur cette vaste étendue dans la localité d'Aguenar, à huit kilomètres de la capitale de l'Ahaggar, Tamanrasset, plus précisément le massif de l'Atako, que le campement du 2e Festival international des arts de l'Ahaggar, Tamanrasset a été installé, contrairement à la 1re édition qui a eu lieu l'an dernier sur le site d'Abalessa. Ce changement d'emplacement s'est imposé, comme l'a signalé le commissaire du festival Farid Ighilahriz, “pour des raisons de commodité”. S'étendant sur une superficie de 72 000 m2, ce campement — une restitution dans camp de Touareg — a été inauguré en fin d'après-midi par le wali de Tamanrasset Mezian Saïd, avec baroud et karkabou. Vers le fond du campement, les présents ont pu admirer une très belle danse, spécifique à la région, d'Ilougane, la danse des dromadaires de Tagamart. Ces camélidés richement harnachés narguaient de leurs regards la foule. Majestueux, les hommes bleus guidaient leur monture avec grâce et élégance, leur faisant exécuter une “chorégraphie” bien précise. Au milieu, assises, des femmes de l'association Tinde Tadoukelt rythmaient ces pas de danse au son du tindi. Des tentes en peau de chameau, tannées et tendues, étaient dressées, à l'intérieur desquelles les visiteurs peuvent se reposer, discuter avec leurs occupants et partager un verre de thé en signe d'amitié et de fraternité. Ils peuvent également admirer le travail artisanal réalisé exposé (en vente aussi), écouter, admirer et apprécier Shtima jouant de l'imzad, ou tout bonnement en touristes que nous sommes prendre des photos souvenirs. Au milieu, une petite scène pour accueillir des concerts et autres spectacles et une autre plus grande, mais vers le fond, pour les soirées. Ayan la forme d'une serrure, le campement d'Aguenar recèle d'autres trésors : des ateliers et des animations destinés au jeune public. Coordonnés par le plasticien Arezki Larbi, au nombre de dix, ces ateliers, hormis leur côté ludique, ont une vocation d'intéressement et d'éveil. Leur but est de développer la curiosité des participants. Jusqu'à mardi prochain, les jeunes et moins jeunes de Tamanrasset et des environs peuvent venir s'essayer aux différentes disciplines proposées : dessin, photographie, design/vannerie, cuir et bois, bande dessinée/manga, patrimoine culturel et immatériel, tifinagh, sculpture sur ballon, découverte des instruments africains et enfin celui destiné à l'observation astronomie. Chaque atelier est animé par un spécialiste. En ce premier jour au campement d'Aguenar, tous les ateliers attiraient du monde, surtout ceux de dessin, bande dessinée/manga, tifinagh, sculpture sur ballon qui ont eu les faveurs des bambins qui s'en donnaient à cœur joie. Certains de ces ateliers seront sanctionnés par une exposition des travaux soit collective, soit d'une fresque. Par ailleurs, une autre tente, plus imposante, trône non pas au milieu du campement, mais sur le côté. C'est l'espace projection cinéma, appelé “l'Ecran de l'Ahaggar”. Pour la cérémonie d'inauguration, deux documentaires et non moindres : Panaf 69, de Wil Klein, et Panaf 2009, de Salem Brahimi et Chergui Kharroubi, projetés après l'intervention d'Ahmed Bedjaoui. Jusqu'à la fin du festival, des projections sont prévues quotidiennement entre films (Mascarades, de Lyes Salem, ou la Maison Jaune, d'Amor Hakkar… ), documentaires (Sbeïba, Home… ) et films d'animation (Azur et Asmar, Naruto… ). Une soirée musicale était également programmée pour rester dans l'esprit festif du Festival international des arts de l'Ahaggar. Shena et Aajal, (imzad et poésie), Tazemart (Tarzouk), El Ferda (Béchar), Diwan Baba Merzouk (Biskra) et Joe Batourie (Alger) ont animé cette première soirée dans le campement d'Aguenar, sous le ciel étoilé de Tamanrasset, devant une grande foule. Nous y reviendrons !