Le fantasque n°10 de l'Italie, Antonio Cassano, chassé de la Sampdoria Gênes pour avoir insulté son président et récupéré par l'AC Milan, a mis son coeur à nu, vendredi lors de sa présentation officielle, et promis de ne plus faire de “conneries” et de “travailler comme un chien”. “Si je ne réussis pas ici, je suis vraiment bon à enfermer à l'asile”, dit “Fantantonio”, plus bravache que jamais, dans un mea culpa désarmant, promettant de redevenir ce qu'il était d'août à fin octobre: le joueur vedette de la “Nazionale”. “Après toutes les ‘conneries' que j'ai faites, c'est ma dernière chance de ne pas trahir les gens qui ont cru en moi. Je suis sûr à 100% que je ne ferai pas d'erreur”, ajoute Cassano, pensant à ses nombreux écarts de conduite depuis son début de carrière, de l'AS Rome au Real Madrid ou sous le maillot de l'Italie. “J'ai fait tant d'erreurs... Mais je ne regrette rien. Mais maintenant, je dois changer, c'est obligé. Je veux gagner, et ici il y tout ce qu'il faut. Ici, les amendes sont salées, croyez-moi, salées!” dit-il à propos de la discipline collective, qui n'a jamais été son point fort. Il promet aussi de se mettre au travail, notamment pour maigrir: “Je n'ai jamais été un grand travailleur sur le plan physique, mais à voir bosser des gens comme Nesta, Gattuso, Ibra(himovic), Seedorf, qui ont tant gagné... C'est dingue comme ils travaillent, et pourquoi ne devrais-je pas faire comme eux? Je travaille comme un chien, mais je suis heureux”. Il a déjà offert trois passes décisives en deux bouts de matches, malgré quelques bourrelets, visibles sous le maillot n°99. “Cassano doit perdre quelques kilos mais il en est déjà à trois ‘assists': chapeau (en français, ndlr)!”, a salué son capitaine, Gennaro Gattuso. Caractériel, Cassano reste un surdoué. Relancé en 2007 par la Samp, il avait conduit le club à la 4e place de la Serie A l'an dernier. Mais pour avoir publiquement traité son président, Riccardo Garrone, de “vieux de merde”, fin octobre, il avait été écarté. Le surdoué au visage grêlé ne revient pas sur l'affaire. “Un jour je ferai un autre livre”, promet celui qui a déjà publié une autobiographie, “Dico tutto (Je dis tout), fin 2008, mais dans dix ans, pas maintenant. Je remercie la Samp, j'y ai été tant aimé... Je remercie la Samp du fond du coeur, puis il y a eu un problème, mais maintenant je suis très heureux, croyez-moi, tellement heureux... Ce qui est arrivé est arrivé, je ne veux pas en parler. D'ici dix ans je dirai ce qui s'est vraiment passé”. Mea culpa et “veni vidi vici” en même temps. Car Cassano annonce la couleur. “Si je joue bien, je peux revenir tranquillement en Nazionale”, promet-il. “J'ai beaucoup d'estime pour (Cesare) Prandelli (le sélectionneur), c'est une des personnes qui m'a toujours réconforté dans les moments difficiles. Il m'avait dit à juste titre que si je ne jouais pas, je ne viendrai pas, mais maintenant je veux me refaire ma place.” Au Milan, “j'espère jouer ici le plus longtemps possible. Je suis sûr que ce sera ma dernière étape: je suis arrivé au sommet, plus grand que Milan, il n'y a pas, seulement le Ciel”. Et pourtant Cassano n'est pas un ange.