Le poste-frontière est fermé de 17h à 7h du matin à cause du couvre-feu décrété par le gouvernement tunisien. Le trafic aérien a repris du service, hier matin, après la réouverture de l'aéroport de Carthage (Tunis). Les agences algériennes de tourisme ont commencé à procéder, la veille du départ de Ben Ali, à l'évacuation de leurs clients des sites touristiques tunisiens, pour la plupart touchés par les émeutes, comme c'est le cas à Hammamet, Nabeul ou encore Sfax, où le flux de touristes algériens est important. “La fermeture de l'aéroport de Tunis nous a compliqué la chose, mais nous avons pris attache avec la Police des frontières qui nous rassure de la fluidité du trafic routier. Nous avons commencé à rapatrier les couples et les personnes âgées. Au départ, nous avions appréhendé la situation avec beaucoup de stress et de peur. Mais avec les mesures exceptionnelles prises des deux côtés de la frontière, nous pouvons rassurer nos clients que toutes les dispositions sont prises pour rallier l'Algérie”, indique un agent de tourisme établi dans l'Est algérien. En effet, le départ de Ben Ali et les conséquences immédiates sur le tourisme, principal poumon de l'économie tunisienne, ont donné lieu au départ de milliers de touristes allemands, français, anglais, belges et autres algériens. Côté algérien, tous les mécanismes pour assurer la sécurité des biens et des personnes au niveau de la frontière ont été mis en place. À ce propos, nous apprenons que la Police des frontières (PAF), au même titre que les gardes-frontières (GGF), a renforcé ses effectifs pour accueillir, mais surtout contenir le nombre élevé des personnes qui reviennent en catastrophe de Tunisie. En plus des réservations annulées et qui se chiffrent par dizaines de milliers, les agences de tourisme craignent que la chose se corse à l'approche de la haute saison, à partir du mois de juin. “Pour le moment, on ne peut pas estimer le nombre exact de touristes qui se trouvent actuellement en Tunisie. Les derniers évènements ont créé un climat de pagaille dans les enceintes touristiques. La mort d'un jeune Algérien à Tunis a aussi créé une psychose telle que les parents de nos clients nous harcèlent au téléphone pour avoir des nouvelles de leurs proches. En qualité de voyagistes, nous avons le devoir de rapatrier immédiatement nos clients afin d'éviter des situations fâcheuses. Les gens doivent savoir que ce sont des mesures de prudence, sans plus. Mais nous avons reçu des garanties que toutes les mesures sont prises par les Tunisiens pour sécuriser les touristes se trouvant sur leur sol. Mieux, le moral de nos clients est au beau fixe, notamment avec la qualité de leur prise en charge. Par contre, nous appelons nos clients à rester dans leurs sites touristiques respectifs où nos partenaires ont déployé tous les moyens de prise en charge”, nous dit encore ce voyagiste qui affiche sa confiance quant à la coopération entre les agences des deux pays. Il faut noter que le trafic aérien a repris du service, hier matin, après la réouverture de l'aéroport de Carthage (Tunis). En revanche, le poste-frontière est fermé de 17h à 7h du matin à cause du couvre-feu décrété par le gouvernement tunisien. Côté ressortissants algériens établis en Tunisie, rien n'a filtré. Et contrairement aux pays européens, le gouvernement algérien n'a, à aucun moment, appelé la communauté algérienne à quitter la Tunisie.