La menace des travailleurs algériens de l'entreprise égyptienne d'Orascom en charge de la réalisation de la centrale électrique à Terga, vient d'être mise à exécution puisqu'une grève illimitée vient d'être déclenchée, et ce, depuis jeudi dernier. Le mouvement de débrayage s'est poursuivi hier, en ce début de semaine. Tous les travailleurs qui sont sur place demeurent mobilisés. En plus de leurs revendications socioprofessionnelles, les travailleurs algériens dénoncent la discrimination dont ils sont victimes. En effet, contrairement à leurs collègues égyptiens qui en ont bénéficié, ils attendent toujours la régularisation des 25% qui représentent leurs indemnités. D'ailleurs, comme l'ont fait savoir certains d'entre-eux, les Egyptiens ont même perçu des sommes de 80 000 DA à 100 000 DA de rappel. “Ce sont nos collègues égyptiens qui nous ont informé de ces avantages discriminatoires alors que c'est une revendication ancienne qui date depuis presque une année et la direction d'Orascom n'a toujours pas tenu ses promesses. L'ultimatum a donc expiré à la fin de l'année écoulée”, nous fera savoir l'un des travailleurs. Les ouvriers attendent aussi, et pour la même période, les dossiers déposés auprès du service des œuvres sociales pour le bénéfice d'autres indemnités légitimes comme celles de mariage, de naissance, de décès et de circoncision, qui sont restées sans suite. Par ailleurs, les contestataires dénoncent le fait que les licenciements se limitent aux seuls ouvriers algériens, et ce, au moment où des Egyptiens sont recrutés vers d'autres zones, à Arzew et Skikda. Le directeur général, qui a rencontré ce samedi matin les représentants des travailleurs, a tenté vainement une action d'apaisement. Face à cette situation et cette tension qui règne au sein de ce chantier d'envergure, le service de sécurité a été renforcé pour parer à toute éventualité. Les négociations entre les deux parties se sont poursuivies durant toute la journée pour aboutir à un règlement mais aucune information sur leur aboutissement n'a filtré. En outre, les 400 travailleurs algériens d'Ocia, une filiale d'Orascom, un sous-traitant de la compagnie américaine Kellogg Brown and Woods (KBR), qui réalise le méga train de GNL au niveau de la plateforme pétrochimique de Skikda, ont observé, samedi, un arrêt de travail pour revendiquer certains droits ayant trait aux arriérés d'indemnités et notamment celles du préavis de départ vu que le projet est en voie d'achèvement. Ils revendiquent, en outre, les avantages de la prime de zone, de la prime de risque vu qu'ils travaillent dans des conditions difficiles, l'application de l'augmentation du Smig de 12 000 à 15 000 DA, l'assainissement de la situation au niveau de la Cnas et l'arrêt des licenciements abusifs. Ils avancent les régularisations observées pour les travailleurs des trois autres sous-traitants de la plateforme pétrochimique, pour étayer leurs droits à ces indemnités. Ces travailleurs menacent de poursuivre la grève au cas où ces revendications ne seront pas prises en considération par la direction d'Orascom lors de la réunion qui les regroupera, le lendemain à Alger avec le partenaire social. Pour rappel, le méga train de Skikda, une fois en exploitation, produira 4,5 millions de tonnes de GNL et le projet a été confié à la compagnie américaine KBR, une filiale de la firme Haliburton, pour un montant de presque 3 milliards de dollars.