Un rassemblement des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a été observé hier au campus universitaire de Boukhalfa, et ce, après un premier rassemblement tenu au niveau des zones universitaires de Tamda, “Bastos” et Hasnaoua. Le mouvement initié par la coordination locale des étudiants (CLE), et par des étudiants de la faculté de droit de Boukhalfa, risque de perdurer. Les étudiants demandent la réhabilitation du droit d'accès au concours du magistère en faveur des étudiants inscrits dans l'ancien système et l'ouverture de la formation pour l'obtention du Capa (certificat d'aptitude à la profession d'avocat), ainsi que la mise en place d'une passerelle entre l'ancien système (classique) et le master (2). “Concernant le gel des magistères, le responsable de la faculté concernée dit être dépassé par la question et qu'il s'agit d'une mesure nationale prise par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique”, selon des étudiants. Dans une note adressée au recteur de l'université de Tizi Ouzou, par le ministère de tutelle, à propos des gels de magistères pour l'année 2010-2011, dont nous détenons une copie, le ministère explique qu'une “interprétation erronée des décisions de la commission nationale d'habilitation aux formations doctorales relatives au gel de certains magistères pour l'année 2010-2011 a été constatée”. Une mesure nationale dictée, selon le même courrier, par “les sureffectifs enregistrés au niveau de ces magistères, dépassant les capacités d'encadrement réelles, induisant des retards importants des soutenances.” À cet effet, “l'année 2010-2011 sera consacrée à l'assainissement des effectifs inscrits, permettant de dégager des capacités d'accueil pour l'année 2011-2012”, lit-on dans cette note. Et d'ajouter qu'il s'agit de gel pour une année universitaire de ces formations et non de leur fermeture. Toutefois, le ministère précise que “les demandes d'ouverture de magistères pour l'année 2011-2012, seront examinées conformément aux procédures établies”. À Tizi Ouzou, ce n'est pas le seul département qui a connu des grèves successives depuis le début de l'année. En effet, après celles observées par les étudiants du département des sciences politiques et des relations internationales qui a demandé “l'intégration des langues française et anglaise comme langue d'enseignement des sciences politiques, du fait que ces langues possèdent des livres et des textes intégraux des sciences sociales”, c'est le département des sciences économiques qui a rejoint le mouvement. Les étudiants de ce département dénoncent le manque d'infrastructures. Avec 9 000 étudiants inscrits dans cette branche, la faculté ne dispose que de dix amphithéâtres, 57 salles TD et 3 salles de machines équipées de 16 micro-ordinateurs. Ils dénoncent également le sureffectif observé dans cette filière avec 2 268 inscrits cette année sur 1 200 prévus par l'administration.