Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dénoncé, hier, avec virulence, la direction de l'UGTA, citant nommément, Salah Djenouhat, secrétaire national de la Centrale et membre de la direction nationale du RND, qu'il accuse d'avoir recruté des jeunes délinquants pour saboter la marche de samedi prochain. “Pendant que l'UGTT accompagne et structure le mouvement social en Tunisie, l'UGTA installe des groupes de miliciens pour protéger les privilégiés de la rente. Parmi les responsables les plus zélés de cet appareil, Salah Djenouhat, baron de l'UGTA et activiste du RND, qui n'a rien trouvé de mieux que de payer onze délinquants de Sidi-M'hamed pour les inciter à provoquer la marche populaire du 22 janvier qu'il a décrite, lors de la réunion tourmentée de l'UGTA, tenue le 18 janvier à Alger, comme une action des ennemis de l'Algérie”, dénonce le RCD dans un communiqué rendu public hier. “Des syndicalistes ayant un souci plus digne de leur mission se sont opposés à sa position en lui disant qu'eux se rendraient à la marche ; ils ont d'ailleurs aussitôt appelé les jeunes soudoyés pour les dissuader de se faire les complices de la manipulation”, ajoute le communiqué. L'un de ces jeunes a avoué avoir reçu “la promesse de disposer d'une table dans le marché Ali-Mellah”, révèle encore le RCD. Et de s'indigner : “Voilà comment l'un des hommes les plus corrompus du système abuse de la détresse de la jeunesse.” S'adressant à ce responsable du RND, le parti de Saïd Sadi assène : “oui, nous sommes vos ennemis”, non sans lui lancer l'invitation : “pourquoi est-ce que vous-mêmes, qui avez pourtant de bonnes raisons de vous opposer à la marche dirigée contre le système qui vous engraisse, ne venez-vous pas affronter la foule samedi à la place du 1er-mai ?” “Ces agitations de groupes qui ont pillé et déshonoré le pays sont pitoyables et méprisables. Elles ont cependant le mérite d'informer, si besoin est, sur l'état d'esprit actuel et la nature des individus et des clans qui veulent imposer le statu quo. Ce qui, a contrario, rend encore plus impérative une alternative urgente au régime de la rente ; alternative qui commence par la marche populaire du 22 janvier”, conclut-il.