La détermination citoyenne qui a caractérisé l'action qu'il a initiée, samedi dernier, indique que “plus rien ne pourra arrêter la revendication de liberté et de justice dans notre pays”. Au lendemain de la répression de sa marche pacifique par les forces de police, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a salué, dans un communiqué rendu public hier, “toutes les citoyennes et tous les citoyens, les organisations (syndicales et associatives) et les partis politiques qui ont bravé l'interdiction arbitraire opposée à une demande de marche pacifique dans la capitale”. “Même isolées dans les différents quartiers de la ville ou retenues à la périphérie d'Alger, ces mobilisations sont l'expression d'une détermination citoyenne qui fera date. Plus rien ne pourra arrêter la revendication de liberté et de justice dans notre pays”, analyse-t-il. “Il est important et urgent que les patriotes, acquis au principe de l'état de droit et aux valeurs de Novembre et de la Soummam, amplifient et pérennisent la dynamique du 22 janvier pour lui donner un élan pouvant conduire à la mise en place des conditions d'un débat national en vue d'engager une transition démocratique”, estime le parti de Saïd Sadi. Indigné par la mobilisation d'un impressionnant dispositif sécuritaire pour empêcher une marche pacifique, le RCD relève que “notre capitale n'a pas connu un tel déploiement depuis le coup d'état du 19 juin 1965”, avant de souligner que “cette démonstration qui vise à impressionner le peuple est en réalité un aveu de faiblesse”. Après avoir dénoncé la privation des Algériens de leur liberté de s'exprimer dans les médias lourds et dans la rue, le RCD considère que “l'état d'urgence perpétuel imposé au pays depuis 1992 est discriminatoire et dangereux” et pousse à “l'aggravation du désespoir avec tout ce qui peut en découler”. Parce que “le système politique en place depuis 1962 a failli”, les Algériens ont “le devoir de faire écho au sacrifice de nos martyrs et à l'attente de nos enfants”, d'autant que le statu quo actuel est “intenable” car ne pouvant résister ni à la pression populaire ni au mouvement de l'Histoire. Mais l'Algérie peut s'extraire de l'impasse à condition, préconise le RCD, d'œuvrer à “parachever notre guerre d'indépendance par la construction d'un état démocratique et social” qui est “à la fois une solution et un devoir”. “Il y a des phases historiques qui croisent le destin des peuples pour favoriser leur émancipation. Celle que nous vivons aujourd'hui en fait partie”, conclut-il.