C'est en grande pompe que le roi du Maroc, Mohamed VI, a reçu des vestiges anthropologiques de Paris. Ainsi, selon le Maroc Journal, cette restitution au Maroc par Yves Coppens, professeur honoraire au Collège de France, comporte trois fragments de mâchoires d'homme fossiles trouvés dans les carrières de Sidi Abderrahmane, près de Casablanca et qui dateraient d'au moins 500 000 ans. Pourtant, l'Algérie, par le biais du ministère de la Culture, réclame depuis des années la restitution des restes humains (mandibules et autres fragments) issus des fouilles effectuées pendant la période coloniale à Tighennif, près de Mascara. Sans que Paris ne se décide à les rendre à Alger. Que le professeur Yves Coppens aurait été infiniment plus inspiré de prendre la tête d'un élan de restitution aux pays d'origine des patrimoines anthropologiques et archéologiques, soustraits à leurs peuples par les pouvoirs coloniaux, à commencer par les restes humains de “l'Homme de Tighennif” vieux, lui, de plus de 700 000 ans et qui, pour le peuple algérien, représente, au-delà de l'intérêt scientifique que peut constituer une mandibule fossile, l'ancêtre, l'ancrage, la preuve archéologique de sa profondeur historique et de son enracinement dans cette terre. Mais, à l'évidence, le professeur Yves Coppens ne fait plus de paléontologie humaine, il fait dans la paléontologie politique qui continue de servir les colonisateurs d'hier et d'aujourd'hui.