Le passage au nouveau statut professionnel des clubs de Ligues 1 et 2 vient de mettre à nu un vide juridique tant décrié par les responsables qui ont eu le courage et l'honneur de mettre le train sur les rails, et ce, tout en étant convaincus des difficultés et des embûches qui pourraient surgir sur tout le long du processus. C'est le cas de la direction du prestigieux club du CR Témouchent qui fait face au dur apprentissage dans ce statut professionnel et dont les conséquences n'ont pas tardé à se manifester. Et pourtant le chemin est encore long puisque deux journées encore nous séparent de la fin de la phase aller. Du côté de Témouchent notamment pour ceux qui ont pignon sur rue, la position actuelle du CRT qui occupe la place de lanterne rouge dans le classement général est dû tout simplement à une seule et principale raison : une crise financière sans précédent qui secoue la trésorerie du club en l'absence de sponsors mais aussi de subventions qui ont toujours constitué une bouffée d'oxygène. En effet, depuis sa création au tout début de cette saison 2010-2011, la société sportive par actions du CRT (S/SPA-CRT), et ce, avec un capital de 1,65 millions de DA a connu plusieurs changement à sa tête mais aussi une valse de ses principaux actionnaires qui venaient de découvrir l'amère réalité des charges colossales. Difficile de résister à cette transition quand on s'est habitué aux subventions des collectivités locales. Pour éviter le forfait et pour sauver le club, M. Baki Larbi, PDG de la SSPA-CRT qui, jusque-là, aura déboursé 160 millions de DA vient de mettre à la disposition des actionnaires 1 650 actions. Il dénonce de ce fait l'absence de soutien direct des pouvoirs publics, APC et APW car “il s'agit en premier lieu de promouvoir le sport au profit de la jeunesse. Il n'y a pas que la catégorie séniors, il y a aussi les U20 ainsi que les autres catégories des jeunes qui ne sont pas professionnels. Le soutien de la municipalité au CRT dépend énormément de la manière dont les élus le considèrent, à savoir comme un club de sport ou bien comme n'importe quelle entreprise en possession d'un registre du commerce. L'APC peut accorder une subvention tout à fait symbolique sur une simple délibération”. À ce titre, M. Touil Boucif n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour opposé un "niet" à la revendication de M. Baki. “Je ne subventionne pas une activité commerciale. La législation ne me le permet pas”, répondra sans ambages le maire de Témouchent. “Et si le CRT est une association pluridisciplinaire, que dira-t-il ?” rétorquera Baki qui nous apprendra, et ce, suite à des recherches effectuées par ses soins qu'en France, pays où le professionnalisme est une tradition, l'on continue toujours à subventionner les clubs professionnels. “Vous pensiez que les collectivités aidaient seulement le football amateur ?” Selon Baki qui cite M. Jean-François Bourg, chercheur au Centre de droit et d'économie du sport de l'université de Limoges, “le montant global des subventions directes allouées en 2006 par les collectivités aux clubs professionnels de Ligues 1 et 2 s'élèvent à 60 millions d'euros, soit respectivement 4% et 17% du chiffre d'affaires total des clubs des deux ligues alors que la municipalité de Paris a versé au PSG lors de l'exercice 2005-2006 une subvention annuelle de 2,15 millions d'euros au titre de sa mission “d'éducation et de cohésion sociale”. M. Touil Boucif qui a déclaré tout récemment que les 7 millions de DA qui ont atterri dans le compte du CSA/CRT a été tout simplement utilisé pour régulariser les créanciers du club, c'est-à-dire l'actuelle SPA-CRT qui à son tour n'est plus un… CSA.