Il n'a pas manqué du coup d'endosser “la responsabilité de tout dérapage aux initiateurs de la marche”. La marche du 12 février prochain est déclarée par le vice-Premier ministre Yazid Zerhouni “non autorisée”. Intervenant, hier, en marge de la séance de clôture de la session d'automne du Parlement, tant à l'Assemblée populaire nationale (APN) qu'au Conseil de la nation (Sénat), Zerhouni, contrairement au Premier ministre qui n'a pas voulu s'exprimer, a manifesté sa disponibilité à répondre aux questions de la presse. À commencer par la demande d'autorisation que devait introduire, hier, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie d'organiser une marche le 12 février à Alger. “La marche n'est pas autorisée”, lancera le vice-Premier ministre tout de go, rappelant l'interdiction des marches dans la capitale. M. Daho Ould Kablia, dont l'absence à cette séance de clôture de la session parlementaire a été remarquée, avait rappelé récemment cette interdiction des manifestations dans la capitale. Zerhouni n'a pas manqué, du coup, d'endosser “la responsabilité de tout dérapage aux initiateurs de la marche”, non sans rappeler “l'expérience vécue à l'occasion de la marche du 14 juin 2001 dans la capitale”. “Nous avons tiré les leçons à l'occasion de cette marche”, fait-il observer. Interpellé à propos de l'état d'urgence qui bride la libre expression et la liberté de manifester, le vice-Premier ministre a indiqué que “nous n'avons jamais pris de décisions au nom de l'état d'urgence, qui réduisent, limitent ou portent atteinte aux libertés individuelles ou collectives”. Aussi, à la question de savoir si le gouvernement peut éventuellement lever l'état d'urgence, le vice-Premier ministre sera catégorique : “Ce n'est pas actuellement à l'étude.” Et à Zerhouni d'interroger : “Existe-t-il en Algérie, aujourd'hui, un prisonnier politique ?”, avant d'indiquer que “les journalistes écrivent ce qu'ils veulent et sans censure”. C'est qu'aux yeux du vice-Premier ministre, l'état d'urgence est “un instrument qui permet de coordonner l'action, avec plus d'efficacité, de l'Armée nationale populaire, des services de sécurité ainsi que celle de l'administration, dans la lutte antiterroriste”. “Face à la menace terroriste, il n'est pas raisonnable de demander actuellement la levée de l'état d'urgence”, pense Zerhouni. Interrogé à propos de son éventuelle succession à la tête du Premier ministère à la faveur d'un changement de gouvernement, Zerhouni dira au journaliste auteur de la question : “Place aux jeunes.” Interrogé sur les rumeurs concernant une censure de l'Internet par les autorités algériennes, suite aux émeutes qui ont touché plusieurs wilayas du pays au mois de janvier, Yazid Zerhouni s'est contenté de dire : “Je peux seulement vous dire que chez moi, j'ai Internet.” Par ailleurs, à une question établissant un parallèle entre les situations prévalant en Tunisie et en Egypte, d'une part, et en Algérie, d'autre part, le vice-Premier ministre a affirmé que les situations dans les trois pays n'étaient “pas similaires”. “Au niveau des politiques sociales, l'Algérie est le pays où les transferts sociaux sont les plus élevés au monde”, a-t-il souligné. “Deux millions de logements ont été construits. Il y a 10 millions d'élèves dans les différents paliers de l'enseignement et 1,5 million d'étudiants”, a-t-il ajouté. “Il y a des avancées en Algérie, les choses changent graduellement”, explique-t-il. Le vice-Premier ministre évoquera tout autant la loi de finances 2009 qui a introduit des améliorations dans la maîtrise de l'économie nationale. À propos du code communal, il a indiqué que le débat est “ouvert”, précisant que la première phase relative à l'organisation des structures est terminée et que l'action est orientée, actuellement, vers la réforme de la fiscalité locale.