Les mesures prises par le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres de jeudi dernier n'ont pas satisfait le RCD qui les a qualifiées de “manœuvres dangereuses”. “Au lieu de répondre à des aspirations populaires légitimes de demande de changement d'un système politique qui a ruiné la nation et asservi le peuple, au lieu de prendre la mesure des périls qui guettent l'Algérie, le pouvoir choisit un week-end pour s'assurer du monopole de la communication et s'essaie encore à la manœuvre et aux provocations pour créer la diversion”, déplore le RCD, dans un communiqué rendu public jeudi, à la suite de l'annonce de ces mesures. “Après avoir fait parler son vice-Premier ministre, qui a exclu la levée de l'état d'urgence et rappelé l'interdiction de la marche du 12 février à Alger, le régime engage le chef de l'Etat pour louvoyer et promettre une possible levée de l'état d'urgence avec interdiction de manifestations publiques sur Alger. Ce dernier ordonne à ses radios de solliciter l'avis des initiateurs de la marche en vue de manipuler leurs déclarations”, poursuit-il. Pour ce qui est de la marche du 12 février, le RCD, comme ses partenaires au sein de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, maintient sa décision de manifester dans les rues de la capitale. “Le RCD rappelle qu'il s'en tient à la décision retenue avec ses partenaires : le maintien d'une marche populaire le 12 février à Alger. L'ouverture politique et médiatique, revendiquée par les initiateurs, appelle une volonté politique claire qui ne saurait s'accommoder avec les ruses et les tergiversations qui ont mené notre pays au désastre actuel”, explique le RCD, non sans déplorer qu'“une fois de plus, le pouvoir algérien manque le train de l'histoire”. Aussi, le parti de Saïd Sadi n'a pas manqué d'inviter les citoyens algériens “à faire preuve de la plus extrême vigilance dans ces moments de grande tension pour maintenir le cap sur la voie d'un changement démocratique pacifique attendu par notre peuple depuis 1962”. Dans un autre communiqué, le RCD a dénoncé le travail de conditionnement mené par les services du ministère de l'Intérieur auprès de jeunes chômeurs de Bab El-Oued et de Bachdjarrah, arrêtés lors de la manifestation du 22 janvier, en les incitant à s'opposer à la marche du 12 février dont les initiateurs, qu'ils soient partis, syndicats ou associations, sont présentés comme des “ennemis à la nation”. Le RCD relève de frappantes similitudes dans les méthodes utilisées par les pouvoirs de Ben Ali, Moubarak et Bouteflika. “Comme toujours, les despotes se ressemblent et s'imitent dans l'arbitraire, la corruption et, quand les turbulences commencent, le déni de la réalité et l'aveuglement. Moubarak a scrupuleusement rejoué, séquence après séquence, la démarche de Ben Ali (…). Il semble que Bouteflika, admirateur du premier et solidaire du second, leur ait emboîté le pas”, relève le RCD, avant d'exhorter le peuple algérien à montrer, lors de la marche du 12 février, que lui est plutôt “en phase avec les revendications démocratiques des peuples tunisien et égyptien”.