Retards et surcoûts dans la construction des stades, inquiétude pour les aéroports, mais légers progrès en matière de sécurité : le Brésil avance à pas comptés dans l'organisation du Mondial 2014. Comme l'a montré l'opération spectaculaire à grands renforts de blindés et d'hélicoptères pour reprendre le contrôle de favelas du nord de Rio de Janeiro en novembre, réduire la violence endémique dans la “Ville merveilleuse” est une priorité des autorités avant la Coupe du monde en 2014 et les jeux Olympiques de 2016. Elles ont reçu une bonne nouvelle fin janvier : le nombre d'homicides enregistrés l'an dernier dans l'état de Rio (4 768) a été le plus faible depuis 1991, selon le secrétaire à la Sécurité, José Beltrame. Le taux d'homicides pour 100 000 habitants a, en outre, quasiment chuté de moitié en cinq ans (de 40,6% en 2006 à 26,6% en 2010), mais il est encore trois fois supérieur à la moyenne mondiale (8 pour 100 000 habitants). Une grande partie du millier de favelas de Rio, où vivent deux millions d'habitants (un tiers de la population), reste, en outre, à pacifier. Fin janvier, un hélicoptère de la chaîne Globo a ainsi fait un atterrissage forcé après avoir essuyé des tirs alors qu'il couvrait une opération de police dans un de ces quartiers désœuvrés. Les nouvelles sont moins bonnes sur le front des stades : les travaux de presque toutes les enceintes accusent des retards. Ainsi, le chantier de modernisation de l'emblématique Maracana, qui accueillera la finale du Mondial, 64 ans après avoir été le théâtre du dernier match de la Coupe du monde 1950 perdu par le Brésil contre l'Uruguay, devrait durer six mois de plus que prévu et coûter 150 millions d'euros supplémentaires. À cause de problèmes de structure au niveau du toit, il ne devrait être terminé que mi-2013, alors que le calendrier officiel prévoyait la livraison des 12 stades avant le 31 décembre 2012. “Il manque tous les stades, il n'y en a pas un, mais un stade, c'est 24 mois. Il faut pousser, on a l'habitude avec l'Afrique du Sud”, a relativisé, début décembre, le secrétaire général de la Fédération internationale de football (Fifa), Jérôme Valcke. “Avec le stade des Corinthians, on a mis fin à un serpent de mer”, avait-il ajouté, à propos de l'absence d'enceinte adaptée à Sao Paulo, la plus grande métropole du pays (17 millions d'habitants).