Plus de 200 agents de la garde communale, venus de plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès, ont observé hier un sit-in à l'intérieur du siège de la wilaya de Boumerdès pour réaffirmer le rejet de statut d'agent de sécurité qui leur a été proposé dans le cadre de l'opération portant dissolution de ce corps paramilitaire. Les protestataires demandent également l'augmentation des salaires et leur indemnisation pour les journées supplémentaires effectuées durant ces dernières années. Ils considèrent les récentes décisions prises par les pouvoirs publics à leur égard comme “un mépris envers un corps qui a été et qui est toujours à l'avant-garde de la lutte antiterroriste”. Un agent de la garde communale de Ammal, qui porte encore des cicatrices sur son corps, suite à un attentat terroriste, s'est dit outré par cette décision après tant d'années de sacrifice, a-t-il souligné. Quant à un autre agent exerçant à Dellys, il s'est interrogé sur son sort et celui de ses collègues qu'on veut affecter dans des administrations pour effectuer des tâches qu'il qualifie de “dégradantes pour des hommes qui se sont sacrifiés pour le pays”, dit-il. “Alors qu'on s'attendait à des augmentations de salaire au même titre que les autres corps de force de sécurité, voilà qu'on nous refuse nos droits les plus élémentaires”, ajoute un garde communal de Chabet El-Ameur. Par ailleurs, dans une lettre adressée au Premier ministre, les gardes communaux exigent le versement des primes et indemnités qui, selon eux, leur reviennent de droit et qui sont prévues par le décret 266-96 du 3 août 1996, tout comme ils demandent les augmentations de salaire promises depuis 2008. “Où sont les engagements des responsables qui nous ont promis de défendre nos droits et notre dignité”, s'interroge le document. Par ailleurs, les enseignants de l'université de Boumerdès, tout comme les étudiants, continuent d'observer la grève qu'ils ont enclenchée depuis trois jours. Les premiers exigent les quotas de logements qui leur ont été promis, alors que les deuxièmes affichent toujours leur détermination pour l'annulation du 10-315 du 13 décembre 2010 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires. Ils continuent à dénoncer les dispositions de cette nouvelle loi qui, selon eux, dévalue leurs diplômes au profit du système LMD. Ainsi, les examens prévus en début de semaine ont été reportés à une date indéterminée alors que toutes les facultés sont restées fermées pour la deuxième journée consécutive. Autre mouvement de protestation, observé hier, est celui des travailleurs de Socothyd qui se sont regroupés pour la deuxième fois d'affilée devant le siège de l'entreprise pour exiger leur réintégration. Les travailleurs, au nombre d'une vingtaine et licenciés en 2008, affirment qu'ils ont bénéficié d'une décision de réintégration de la part du tribunal de Bordj Ménaïel, en date du 16 décembre 2006, mais l'entreprise refuse de les réintégrer. Ce que réfute le P-DG de cette entreprise qui affirme que onze d'entre eux ont été licenciés définitivement, et que huit autres ont reçu leurs indemnisations conformément à l'article 73 de la loi 90/11. Selon le P-DG, la porte est toujours ouverte pour “examiner le cas des huit travailleurs dans le cadre de la réglementation en vigueur”, précise-t-il. Par ailleurs, les 500 travailleurs de VRD Plus et MCCES de l'ex-EPLF poursuivent toujours leur grève pour exiger le payement de 7 mois d'arriérés de salaire. Les manifestants, qui affirment ne pas comprendre l'indifférence des responsables concernés à leur égard, demandent également un plan de charge pour leurs entreprises menacées de disparition.