Le magistrat instructeur chargé des affaires terroristes près le pôle judiciaire spécialisé de Constantine a ordonné, dans la soirée de dimanche à lundi, la mise sous mandat de dépôt de 13 terroristes impliqués dans l'assassinat de 19 gendarmes et deux civils, le 17 juin 2009, lors d'une sanglante attaque ayant ciblé un convoi de gendarmerie chargé de l'escorte des ressortissants étrangers. Les mis en cause ont été entendus, avant-hier, jusqu'à une heure tardive de la soirée, par le représentant du ministère public. Selon des sources judiciaires, les 13 terroristes dont trois Mauritaniens sont accusés d'adhésion à un groupe terroriste, d'homicide volontaire, d'incendie volontaire, de vol qualifié avec violence et de destruction de biens d'autrui. Ce groupe terroriste est composé d'une soixantaine de personnes dont 26 ont comparu, le mois dernier, devant les magistrats près la cour de Constantine. Rappelons que cette affaire remonte au 17 juin 2009, lorsqu'un groupe terroriste de 60 personnes, qui activait dans les maquis situés entre les wilayas de Bouira, Bordj Bou-Arréridj et Béjaïa, avait tendu une embuscade sur la RN5, au lieu-dit Oued Kesir. L'attaque avait fait 20 morts dont 19 gendarmes et 13 blessés. Le groupe terroriste a ensuite délesté les victimes de leurs armes, leurs uniformes et leurs affaires personnelles avant de se retirer à travers les monts des Babors. Il sera arrêté trois mois plus tard, à Batna, après avoir fui la pression des forces de l'ANP. Nos sources révèlent l'identité des trois Mauritaniens ; il s'agit de Mohamed Yahyia Ould Khaitari, dit Echenguiti Abou Zakaria, d'Abdellah Ould Ahmed Ould Andjya, alias Abou Akram, et de Brahim Ould Mohamed Ould Na, alias Abou Anes. L'on précise également que c'est ce même groupe qui devait installer des cellules terroristes en Europe et, notamment, en France pour donner une dimension internationale à ce qu'on appelle Al-Qaïda au Maghreb.