De nombreux jeunes, dont des filles, ayant rallié la capitale, à la veille de la marche organisée samedi 12 février à Alger, par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ont été arrêtés, par deux fois pour certains, par des policiers et des policières, dont des civils, alors qu'ils se dirigeaient vers le lieu de la marche. C'est le cas d'Ahmed Kellal, de Saïd Sekli, de Mlle Sonia Sadi et d'autres encore. “Nous avons été arrêtés au niveau de la Cour des comptes, vers 8 heures du matin, puis relâchés vers 12h avant d'être arrêtés de nouveau dans l'après-midi, pendant la marche. Nous ne fûmes libérés qu'après 19h”, relatent ces jeunes, tous militants RCD. “Nous avons reçu des coups directement sur la bouche lorsque nous tentions d'entonner des chants patriotiques. Ce qui m'a révoltée le plus c'est lorsqu'une policière, qui s'est acharnée sur moi avec des coups, me disait ‘vas marcher dans ton bled, si tu veux marcher !', comme si je ne suis pas chez moi…”, s'offusque la jeune Sadi, “victime” de son nom, semble-t-il, et dont les traces de coups étaient encore visibles, lundi, en plusieurs parties de son corps. “Si ce n'était une autre policière, plus calme et d'apparence sage par rapport à sa camarade, celle-ci m'aurait certainement assené de pires autres coups”, ajoute Sonia en présence de ses camarades arrêtés en même temps qu'elle, mais, eux, par des policiers en civil. “Frustrés au plus haut point” de n'avoir pas été autorisés à marcher, ils ne seront relâchés qu'après 19h, pour les garçons, dénoncent ces jeunes, reçus au bureau de Liberté à Tizi Ouzou. Saïd Sekli, affirme, lui, que des policiers l'ont délesté de 2 500 DA, ainsi que de sa carte nationale d'identité. “Mon téléphone portable m'a été rendu, mais pas ma carte d'identité et mon argent”, dit-il. “Durant notre détention, nous étions interdits d'aller aux toilettes, de téléphoner, ou d'avoir de l'eau. Bien au contraire, nous eûmes plutôt eu droit à des brimades : ‘Allez marcher dans votre bled ! Combien t'a payé Saïd Sadi pour venir marcher à Alger… Vous ne méritez même pas de palper l'emblème national…', nous disaient des policiers lorsqu'ils nous ont pris, “le drapeau sur les épaules”, déplorent ces jeunes hommes. Une chose est sûre, ajoutent-ils, “tous ces policiers et policières ignorent certainement qu'avec leurs brimades, agressions physiques et verbales, leur haine envers Saïd Sadi, ils renforcent davantage en nous la conviction d'être sur la bonne voie dans notre militance ; ils augmentent en nous une détermination résolue à militer jusqu'à la dernière goutte de notre sang dans le parti de Saïd Sadi, et à vouer le plus grand respect, plus que tout autre, à son président…”, clament nos interlocuteurs.