Selon les documents en notre possession, le contentieux a été soigneusement étudié et pris en charge par la direction générale des Douanes algériennes. L'affaire des véhicules de moins de 3 ans ne semble pas connaître son épilogue, à en croire les déclarations des propriétaires qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ainsi, après les démarches entreprises au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, le ministère de l'Intérieur, les Douanes algériennes, relevant du ministère des Finances, la justice et le Parlement, les acquéreurs continuent à courir dans tous les sens, mais en vain. Selon les propriétaires, victimes de la bureaucratie, une correspondance signée par le DG des douanes, M. Bouderbala, portant numéro 606/DGD/SP/D200/10 et datée du 12 avril 2010, a été envoyée au wali de Tizi Ouzou pour l'informer de la concrétisation des propositions dégagées lors d'une précédente, à savoir la régularisation des véhicules en suspens. Entre-temps, les 1 000 véhicules restants sont rongés par la rouille, saisis par les services de sécurité ou les douanes, ou encore recherchés, non sans que leurs propriétaires ne fassent l'objet de poursuites judiciaires. “Il est inconcevable qu'un véhicule, légalement introduit sur le sol algérien et muni de tous les documents, fasse l'objet d'un litige aussi long et périlleux que celui que nous vivons au quotidien. Nous sommes chassés comme des bandits. Les douanes nous exigent de payer 100% la valeur du véhicule alors que nous détenons les documents administratifs faisant foi de notre conformité. Aujourd'hui, nos dossiers pourrissent dans les casiers de l'administration alors que le Premier ministre a instruit les douanes de clore ce litige qui dure encore. À la wilaya de Tizi Ouzou, on ne fait que promettre !”, nous explique un représentant de l'Association des victimes des véhicules de moins de 3 ans de Tizi Ouzou. Où est donc le blocage ? À la wilaya, personne ne daigne prendre la responsabilité arguant qu'ils attendent des instructions qui devront émaner du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Mais quelles directives à partir du moment où ces véhicules sont officiellement reconnus légaux par les douanes ? Ce chevauchement de prérogatives entre les départements de Karim Djoudi et de Daho Ould Kablia, les acquéreurs le subissent au quotidien. “Il ne se passe pas un seul jour sans qu'une voiture ne soit saisie ou annoncée recherchée”, nous confie notre interlocuteur, documents à l'appui. Des sit-in, des grèves de la faim, des correspondances, des marches pacifiques, des réunions et des rappels, cette affaire semble prendre une autre tournure au point où les acquéreurs doutent de la bonne foi de l'administration qui joue au pourrissement. Du coup, un autre courrier vient d'être envoyé au Premier ministre pour dénoncer cet état de fait et pour intervenir au niveau du ministère de l'Intérieur. Il faut noter que ces 1 000 voitures font partie du lot des 3 000 véhicules légalement importés de France, entre 2000 et 2004, par des citoyens, tous originaires de Tizi Ouzou. Des véhicules importés en vertu d'une loi qui était alors en vigueur, avant qu'elle ne soit définitivement abrogée en 2005. Ces voitures ont été introduites par la voie normale, c'est-à-dire en passant par des transitaires et les services des douanes qui ont délivré des autorisations de circulation avant qu'ils ne soient homologués par l'ingénieur des mines. Au dépôt des dossiers des cartes grises, le calvaire de ces honnêtes citoyens a commencé pour ne plus en finir. Mais jusqu'à quand ? La balle est dans le camp du… ministère de l'Intérieur.