Près d'une centaine d'oléiculteurs venus de différentes localités de la vallée de la Soummam, mais aussi des wilayas limitrophes, ont pris part à la 14e édition de la Fête nationale de l'olive organisée les 13, 14 et 15 du mois courant, à l'école Ibn Badis d'Akbou. Selon les organisateurs, à savoir les membres de l'association pour le développement de l'oléiculture et des industries oléicoles, l'objectif principal de cette manifestation est d'inciter les propriétaires d'oliveraies de la région à redoubler d'efforts afin de booster leur production et surtout améliorer sa qualité de telle sorte que l'huile de Kabylie soit labellisée un jour. Pour cela, les professionnels de l'oléiculture, tous segments confondus, devraient s'atteler à respecter les normes internationales préétablies à cet effet. C'est dans cette optique que les responsables de la DSA (direction des services agricoles) de Béjaïa ont animé une conférence-débat à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou. Les conférenciers ont tenu à expliquer à l'assistance les grands axes de la nouvelle politique agricole, notamment le programme de développement de l'oléiculture à l'horizon 2014, conformément à la décision ministérielle n°160 du 7 avril 2010. Lors de son intervention, le représentant du ministère de l'Agriculture n'a pas manqué de souligner l'importance de ce programme quinquennal (2010 – 2014) qui permettra la plantation de quelque 5000 hectares en oliviers à travers le territoire national. En termes de production d'huile, la wilaya de Béjaïa demeure en tête du classement national avec ses 14 millions de litres enregistrés cette année, nous a indiqué Makhlouf Laïb, ingénieur agronome et cadre à la DSA de Béjaïa. Néanmoins, en dépit de cette immense récolte oléicole, le prix du litre d'huile varie entre 350 et 450 DA. L'un des participants à cette fête de l'olive, en la personne de Makhmoukh Arezki, un oléiculteur de la commune de Chellata, spécialiste de la taille d'arbres fruitiers, a tenu à nous montrer la photo de son plus important olivier dont la récolte de la saison en cours s'élève à 112 litres d'huile pur. C'est pour dire que l'effort prime sur le résultat, puisque cet agriculteur qui recourt à l'utilisation des techniques et moyens modernes, attache une grande importance à l'entretien de ses plantes. Notre interlocuteur dit avoir acquis son savoir-faire auprès des spécialistes européens, notamment les français et les italiens, à l'issue des séances de formation dont il avait bénéficié dans le cadre des échanges d'expérience entre les pays méditerranéens dans le domaine de l'oléiculture. Par ailleurs, les différents oléiculteurs qui sont intervenus lors des débats, ont, quant à eux, insisté sur la nécessité de rétablir les fonds de soutien octroyés auparavant sous forme de primes de greffage et de taille de régénération d'oliviers, de creusage de cuvettes d'eau… Certains intervenants ont, pour leur part, tenu à remettre sur le tapis la lancinante question de l'effacement des dettes des fellahs promis par le président de la République, lors de la campagne électorale de l'élection présidentielle du 9 avril 2009. “Les pouvoirs publics n'ont pas tenu à leur promesse concernant les dettes des fellahs. Il y a un décalage flagrant entre le discours officiel et la réalité du terrain”, s'indignent les oléifacteurs présents à cette foire agricole.