Pas moins de 100 producteurs d'huile et produits du terroir venus de la région et des wilayas ont pris part à cette fête. La chambre d'agriculture et l'association des oléiculteurs de la wilaya de Béjaïa se sont associées pour rééditer la 14e Fête de l'olive qui s'est ouverte avant-hier à l'école Ibn Sina dans la ville d'Akbou en présence des autorités locales. Un rendez-vous important qui permettra aux positionnels d'évaluer le développement de cette filière, qui est de plus en plus soutenu par l'Etat ces dernières années. Comme chaque année, le constat est vite fait, concluant à la nécessité de redoubler d'effort pour arriver, un jour, à satisfaire la demande de plus en plus forte du consommateur local et, pourquoi pas, à exporter l'huile algérienne. Pas moins de 100 producteurs d'huile et produits du terroir venus de la région et des wilayas ont pris part à cette fête qui sera ponctuée par des conférences sur les techniques de la collecte des olives, la commercialisation, le conditionnement et des différents dispositifs de financement l'Etat. Des visites sont prévues sur site et dans les huileries de la région afin d'avoir un point de vue sur la situation qui prévaut dans le secteur. Parallèlement à cette manifestation, un tournoi de football opposant les vétérans des équipes d'Akbou et l'ES Sétif a été programmé. Classée première en matière de production d'huile d'olive, la région de Béjaïa a produit un tiers de la production nationale. Les oliviers couvrent une superficie de 5665 ha. Plus de 14 millions de litres d'huile seront encore produits cette année. La collecte avance bien, avons-nous appris sur place. Elle a atteint 85%. Plus de 13,5 millions litres d'huile ont été produits pour l'instant. Le prix du litre d'huile varie entre 350 et 450 DA cette année. C'est selon la qualité, expliquent les propriétaires d'oliveraies. A ceux qui trouvent que c'est trop cher, les producteurs répondent sans complexe en relevant les difficultés d'un métier que beaucoup méconnaissent. Un marché morose, des années aux rendements faibles, ajoutés à tous les problèmes que rencontrent les exploitants, on comprend vite les explications fournies ici et là. Les paysans, producteurs oléiculteurs, et autres métiers, réunis en cette occasion, savent ce qu'est une huile de qualité. Et faire le parallèle avec celle importée d'Espagne, on saisit vite que «notre huile n'est finalement pas aussi chère qu'on peut le penser», affirme ce paysan. Des paysans seuls, qui se rappellent bien de cette absence des pouvoirs publics lorsque l'indemnisation attendue n'était pas venue. C'était il y a trois ans, lorsque la neige avait détruit des oliviers. C'était encore les 500 hectares qui ont été ravagés par les flammes au cours de la même année. Les aides de l'Etat débloquées dans le cadre du Fndra, du Fndia et autres fonds, ne parviennent que difficilement chez les paysans des pentes abruptes de la Kabylie. Bureaucratie oblige. Première région oléicole d'Algérie, la Kabylie vit un paradoxe qui reste inexpliqué à ce jour. Aux bonnes années, la production ne s'écoule pas facilement. Dans les années maigres, l'huile produite s'arrache et les paysans sont taxés de spéculateurs. Depuis que les anciens circuits de commercialisation sont déstructurés, le scénario se répète sans fin...Et lorsque l'huile d'olive d'Espagne et d'Italie s'invite pour la concurrence, le fond est atteint. Mais en Kabylie on résiste, comme la nature même de l'olivier centenaire. La manifestation confirme cette résistance, qui s'appuie, non pas sur une organisation commerciale quelconque, mais sur la qualité du produit. Et ça, on est convaincu qu'aucune concurrence ne peut en venir à bout.