Des milliers de médecins et de paramédicaux, venus de tous les CHU d'Alger et de certaines wilayas, ont improvisé une marche à l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha pour exiger le départ du ministre de la Santé. Les allées du spacieux CHU Mustapha-Pacha à Alger se sont avérées exiguës et n'ont pu contenir l'impressionnant nombre de médecins et de paramédicaux du secteur public qui ont répondu présent au sit-in des professionnels de la santé. Le nombre des blouses blanches était impressionnant. Après un sit-in qui a duré une heure, une action quotidienne des paramédicaux, en grève depuis près de trois semaines, une marche sur des kilomètres de médecins et de paramédicaux a été organisée à l'intérieur du CHU. Structurés en différents carrés représentant de nombreux CHU, syndicats et autres organismes sanitaires d'Alger et de plusieurs wilayas du pays, avec à l'avant les présidents des différents syndicats du secteur et tout autour un cordon de délimitation établi, main dans la main, par les organisateurs, les professionnels de la santé marchaient en scandant des slogans hostiles à la tutelle et en portant des banderoles où les revendications du secteur étaient reprises. “Ould-Abbès dégage” ou encore “Ministère sans décision”, “Syndicats unis”, “Nous marcherons au ministère” revenaient tout au long de la marche qui aura duré près de deux heures. Evidemment, un dispositif sécuritaire s'est constitué, dès la matinée, à l'entrée de l'établissement sanitaire. Les dispositions étaient prises par les policiers qui, en voyant les professionnels entamer leur marche vers l'entrée de l'hôpital, croyaient qu'ils allaient investir la rue. Mais les médecins et les paramédicaux avaient prévu de protester dans l'enceinte de l'hôpital. Les paramédicaux toujours en grève n'ont pas cessé de hurler leur persévérance en scandant “Un mois, deux mois, une année ou deux, nous ne comptons pas reprendre jusqu'à ce que nos revendications soient satisfaites.” La marche était imposante et bien encadrée par des organisateurs qui veillaient au moindre détail. Après près de deux heures de marche assourdissante, un temps d'arrêt a été marqué au niveau de la clinique thérapeutique et chirurgie de l'hôpital où se tenaient les 9es entretiens du CHU Mustapha. Les différents présidents de syndicat, ayant pris part à la manifestation d'hier, ont pris tour à tour la parole. Tous étaient unanimes à dire que cette solidarité et cette coordination entre les différents corps de la santé, en vue de faire front commun, devraient être sauvegardées pour que le combat syndical aboutisse. Pour les différents orateurs, cette journée du 23 février 2011 est “une journée historique qui aura marqué l'union et la solidarité entre les médecins et les paramédicaux”. Le président du Syndicat des paramédicaux mettra l'accent sur le fait que “tous les présents et syndicats sont contre le ministre et exigent son départ”. Et d'ajouter : “Nous refusons tout ce qui vient de son département.” Abondant dans le même sens, le président du SNPSP dira que “la journée est historique car depuis l'Indépendance, jamais les syndicats du secteur ne se sont réunis comme aujourd'hui. Il faut en être fier. Ils nous ont séparés pour nous mater. Aujourd'hui et désormais, nous sommes ensemble”. De son côté, le président du SNPSSP dira : “Il n'y a pas de différence entre médecin et paramédical, car nous exerçons dans les mêmes conditions. Il faut donc se soutenir.” Il dénoncera la marginalisation des partenaires sociaux, en précisant que “rien ne se fera sans notre aval”. Le professeur Djidjelli dira, de son côté : “Il ne faut pas s'attaquer à l'UGTA mais aux gens qui la dirigent.” Les professionnels de la santé reprochent à Sidi-Saïd le fait d'avoir pris position avec Ould-Abbès. Pour le même orateur, “un beau bébé est né aujourd'hui, il faut en prendre soin pour pouvoir se tirer d'affaire face à nos gouvernants”. Le docteur Bekkat, de l'Ordre des médecins, appellera la corporation, tous corps confondus, à “aller de l'avant”. Enfin, rendez-vous est pris aujourd'hui à l'hôpital Zemirli à El-Harrach et dimanche prochain au CHU Parnet pour d'autres sit-in.