La mobilisation des paramédicaux n'a pas baissé d'un iota. Ils étaient des centaines hier à répondre à l'appel du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), pour la tenue d'un rassemblement au niveau du CHU Mustapha Pacha. Celui-ci, qui s'est transformé en marche dans l'enceinte de l'hôpital, sera reconduit aujourd'hui au CHU de Bab El Oued. «Libérez le statut», «Nous n'avons pas peur, nous n'arrêterons pas notre mouvement», « Statut LMD ou la grève illimitée», sont entre autres les slogans scandés hier par les centaines de paramédicaux venus de tous les établissements de santé de la capitale, qui ont battu le pavé pendant près d'une heure, dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha. Leur mobilisation est «intacte». Sur certaines banderoles on pouvait lire aussi «quatre années ça suffit, donnez-nous notre statut et laissez-nous travailler», ou encore, façon de répondre à Ould Abbas qui a déclaré que le taux de suivi de la grève ne dépasse pas les 10%, que leur action «n'est pas un fait divers, c'est une revendication de 90 000 paramédicaux». Pour les manifestants, «un statut digne et une prise en charge convenable du malade» signifie «un système de santé respectable». Pour accentuer la pression, les paramédicaux menacent aussi tout au long de leur action d' «une démission collective» et rappellent à cor et à cri à la tutelle que la grève illimitée se poursuit. «On est partis pour un mois, voire deux mois, nous n'avons pas peur», crient-ils à gorge déployée. «On remettra ça demain (aujourd'hui, ndlr) à Bab El Oued», suggère Lounes Ghachi, secrétaire général du SAP dans une brève allocution sanctionnant la marche. Et aux paramédicaux de répondre à l'unisson en scandant «Mustapha (CHU), Bab El Oued, Ould Abbas dah el oued». D'autres manifestants exigeaient carrément le départ du ministre. «Ould Abbas dégage !», crient-ils. Faisant allusion à la fédération de la santé de l'UGTA, M. Ghachi, rassuré par le soutien dont il bénéficie (les paramédicaux scandaient son nom), ironisera : «Nul ne peut nous acheter, sauf avec un statut.» Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le responsable du SAP a estimé que «le ministre doit changer sa politique», tout en réfutant les déclarations des responsables du ministère. «Qui sont ceux qui sont invités ?», s'est-il interrogé, exigeant «une invitation officielle», car les paramédicaux n'ont jamais refusé un dialogue «correct et transparent». «Alors que le président de la République préconise le dialogue, Ould Abbas se complait dans sa fuite en avant», fait remarquer M. Ghachi. Pour lui, si le ministre a une volonté de répondre aux revendications des paramédicaux, «qu'il commence d'abord par réintégrer les 6 syndicalistes suspendus». Un autre responsable syndical excédé par le laxisme de la tutelle intervient pour relever que «le malheur des paramédicaux fait le bonheur des cliniques privées». «Nous demeurerons mobilisés jusqu'à la satisfaction entière de nos revendications», conclura Lounes Ghachi, rappelant qu'un rassemblement national regroupant 5 syndicats autonomes et l'Ordre des médecins se tiendra mercredi au CHU Mustapha Pacha. La contestation est partie pour durer.