“Un méga-programme a été élaboré entre le village de Boumelel (Béjaïa) et Ness El-Khir Alger pour la journée du 25 mars 2011. Inauguration de la nouvelle bibliothèque, plantation d'arbres sur toutes les hauteurs du village, don du sang, campagne de sensibilisation aux risques du tabac et des dangers de la circulation routière, nettoyage des bords de route du village et un cross-country pour les petits enfants.” ·C'est cette phrase que vous lirez si vous vous rendez sur la page Facebook de “Ness El-Khir Alger”, la photo du profile nous dit aussi qu'on est chez des “gens du bien”, c'est un logo avec un croissant et une étoile, des mains qui font des signes de paix et de protection, et des arcs en ciel qui traversent de tous les côtés… mais c'est qui ces Ness El-Khir ? Ils se présentent : “Nous sommes des gens de tous les milieux, rassemblés pour el-khir. À savoir, qu'en raison de la triste situation de notre Algérie, nous essayons de réconcilier les populations avec cet environnement.” Les nouveaux médias, leur principal moyen Vous n'en saurez pas plus dans la présentation, Ness El-Khir ont choisi l'image pour parler d'eux, et Facebook pour la diffusion. Mounir, 34 ans, fonctionnaire, est un des administrateurs de la page, c'est son numéro de téléphone qu'on trouve. “Tout a commencé avec l'histoire de Hadja Rahma…” Pendant le Ramadhan 2010, un jeune Algérien, Yacine Zaïd, met sur Youtube la vidéo d'une femme âgée appelée El-Hadja Rahma qui vit à Laghouat dans des conditions inhumaines. Les images sont fortes, les témoignages des proches accablants, très vite la vidéo fait le tour de la Toile algérienne, des mobilisations de partout affluent pour l'aider à retrouver sa “dignité” et le confort qu'elle mérite. “C'est de là qu'a germé l'idée de Ness El Khir, nous dit Mounir”, leur principal moyen est resté l'image. “On a deux photographes lorsqu'on effectue une action et on filme tout”, rajoute-t-il. En effet sur leur page Facebook, on trouve des dizaines de vidéos et des centaines de photos autour de leurs actions “Opération lumière.... collecte de livres”, “Ness El-Khir Alger chez les oubliés d'Algérie...” , “Ness El-Khir Alger chez une famille en détresse”… Certains détracteurs, surtout sur Youtube, trouvent que la méthode de tout montrer n'est pas la façon “algérienne” de le faire, pourtant grâce à cela, le groupe de Ness El-Khir arrive chaque fois à mobiliser des dizaines de bénévoles à qui on dit : “Non. En aucun cas, c'est gratuit si vous venez aider faire el-khaïr (le bien) ! Et c'est le meilleur moyen de voir si ça vous plaît.” Un site, mais pas d'association Ness El-Khir dispose aussi d'un site Internet, nesselkhir.com, où, là aussi, le ton est donné en page d'accueille “services bénévoles sans affiliation aucune ouverts à toutes et à tous les Algériens sans exclusion…” , les ambitions aussi. Quand on clique sur le qui somme nous ?, on a une vision globale de leurs projets qui se divise en deux principaux programmes : le programme rahma (social et humanitaire) présenté sous formes de SOS, pour les femmes âgées, les femmes en détresse, la jeunesse et les enfants malades l'objectif est aussi tracé : “À court terme, réconcilier les Algériens avec le bénévolat en utilisant la méthode du management participatif qui s'appuie sur des bases très importantes : la sensibilisation, l'implication, l'action, et la continuité… À moyen terme : préparer un planning d'événements d'une année en partenariat avec les associations… À long terme : avoir des dattes nationales pour nos deux domaines d'activité environnementale et humanitaire…” L'environnement c'est l'autre programme et selon le lieu d'action, il est divisé en “Blue Day, Green Day, City Day et Sahara Day… Les projets seront en relation avec la saison qu'il leur correspond”. Le réseau des réseaux Depuis sa création il a à peine 5 mois, l'initiative “Ness El-Khir” se propage à d'autres régions d'Algérie. Sur Facebook, on trouve déjà Ness El-Khir Jijel, Ness El-Khir Boumerdès, Ness El-Khir Médéa, Ness El-Khir Tipasa et Ness El-Khir Batna. Tous les moyens qu'offre Internet sont utilisés, en plus du site et des pages Facebook, on les trouve avec une chaîne sur Youtube, des blogs et des forums. Depuis que la Radio algérienne et l'ENTV sont “encouragées” à parler de Facebook, un reportage leur a été consacré dans l'édition francophone du journal de Canal Algérie, on les a suivis dans une action de nettoyage d'une plage à Bourdj El-Kiffan, mais on se contentant de dire qu'ils ont dix actions humanitaires à leur actif sans, bien évidement, leur travail humanitaire qui consiste aussi à dénoncer et montrer à travers des images chocs une précarité que les médias “officielles” tentent de cacher.