Des rassemblements se sont tenus samedi dans plusieurs villes marocaines pour exiger des réformes politiques de fond au Maroc et maintenir la mobilisation autour des revendications lancées par le mouvement Jeunes du 20 février. Ces rassemblements font suite aux manifestations de dimanche dernier sur l'ensemble du territoire du royaume pour exiger des changements et au sit-in pacifique dispersé violemment lundi dernier à Rabat par la police. Les rassemblements de samedi ont eu lieu, et notamment à Rabat, Casablanca, Agadir, Mohammedia, Marrakech et Fès, pour réclamer une nouvelle constitution, la dissolution du Parlement, la démission du gouvernement et une vie dans la dignité. À Rabat, les manifestants ont tenu un sit-in dans le centre de la ville en scandant “La véritable alternative, c'est une constitution populaire et démocratique”, “Le peuple veut une nouvelle constitution”, “Nous refusons tous la constitution du makhzen” et “Gouvernement dégage”, a-t-on constaté sur place. Selon Kamilia Raouyane, animatrice du “comité des slogans” dans le mouvement des jeunes, l'objectif de ces rassemblements est de maintenir la mobilisation, et notamment après “la répression par les forces de police du sit-in de lundi dernier, avant les prochaines actions au mois de mars”. De son côté, Mme Khadija Riyadi, présidente de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), a souligné que ce sit-in était symbolique, en attendant la grande marche en préparation par les jeunes prévue le mois prochain. Pour sa part, Amina Bridai, militante de l'AMDH, a indiqué que la lutte se poursuit, comme en attestent les marches à travers l'ensemble des villes du Maroc, et ce malgré “la répression policière” et la dispersion par la force des rassemblements d'Agadir, de Fès et de Marrakech. Pour rappel, l'appel à ces manifestations avait reçu l'appui de nombreuses organisations marocaines militant pour les droits de l'homme, de militants de partis politiques et de syndicalistes, ainsi que du prince Moulay Hicham El-Alaoui, cousin du roi Mohammed VI. Par ailleurs, un parti politique marocain, membre de la coalition gouvernementale a appelé à “l'établissement d'un agenda”, pour “des réformes visant l'édification de fortes et réelles institutions, en mesure de répondre aux besoins de la situation actuelle aux niveaux régional et international”. Le bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires a estimé qu'une réforme constitutionnelle qui réaliserait la séparation et l'équilibre entre les pouvoirs garantirait à toutes les institutions (monarchie, Parlement, gouvernement, justice, région) leurs rôles et place. Cette réforme déterminerait “les prérogatives” de chaque institution en leur permettant d'“accomplir leur mission dans la structuration et la mise à niveau du champ politique”.