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Le vent de la contestation s'étend au Maroc
Mohamed VI dans la tempête
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 02 - 2011

Le vent de la révolte des masses arabes gagne le Maroc jusque-là épargné par le souffle de la contestation populaire. La situation est préoccupante en Libye, notamment à Benghazi et El-Beïda. Au Bahrein, le pouvoir recule et laisse la place de la Perle aux manifestants en appellant les opposants à négocier. Au Yémen, des centaines d'étudiants manifestent devant l'Université de Sanaa.
Le vent de la révolte des masses arabes gagne le Maroc jusque-là épargné par le souffle de la contestation populaire. La situation est préoccupante en Libye, notamment à Benghazi et El-Beïda. Au Bahrein, le pouvoir recule et laisse la place de la Perle aux manifestants en appellant les opposants à négocier. Au Yémen, des centaines d'étudiants manifestent devant l'Université de Sanaa.
Benghazi en situation de mutinerie civile
Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Benghazi, deuxième ville de Libye, pour porter en terre les manifestants tués par les forces de sécurité, ont rapporté des témoins cités par des agences de presse. Le bilan des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre aurait fait plus de 173 personnes tuées en quatre jours d'affrontements, centrés sur Benghazi et les villes avoisinantes, selon un bilan établi par l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW). «Cent mille manifestants se rendent actuellement (hier en début d'après-midi) au cimetière pour les obsèques de dizaines de martyrs.
Nous craignons un nouveau massacre car la route menant au cimetière est proche des casernes des forces de sécurité», a dit à Reuters un habitant de la capitale de la Cyrénaïque. «Nous ne céderons pas tant que le régime ne sera pas tombé. Nous appelons les Nations unies à intervenir tout de suite pour arrêter ce massacre», a dit cet homme.
Un autre témoin a indiqué à Reuters que des centaines de milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, s'étaient réunies pour prier devant les 60 corps, exposés près du siège d'un tribunal du nord de Benghazi, qui compte 700.000 habitants. «Un massacre a été commis ici hier soir», a déclaré dimanche à Reuters un habitant qui a requis l'anonymat. Les forces de sécurité ont eu recours à des armes lourdes et, a-t-il ajouté,
«nombre de soldats et de policiers sont passés dans le camp des manifestants». Des informations souvent contradictoires circulent sur les évènements qui ont pour théâtre certaines villes libyennes. Il semble que les rues de Benghazi soient sous le contrôle des manifestants et que les forces de sécurité se soient retranchées dans un complexe appelé le «Centre de commandemen», d'où elles ont tiré sur la foule. «Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», a témoigné un habitant à une agence de presse.
Des propos corroborés par un autre habitant qui a laissé entendre qu'«Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», témoignant encore que
«tous les bâtiments gouvernementaux et institutionnels et une banque ont été incendiés et des voyous saccagent et détruisent tout. Il n'y a personne dans les rues, pas même la police». «Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», a-t-il dit à Reuters. Des milliers de personnes manifestaient devant un tribunal de Benghazi à l'est de la Libye. «Il y a des milliers de personnes là-bas. Nous avons baptisé (cette place) la place Tahrir 2» a assuré un avocat à une agence de presse. «Les manifestants réclament un changement de gouvernement et une Constitution», a-t-il ajouté. D'autres «attaquent la garnison, ils affrontent des tirs», a-t-il indiqué. La situation n'est pas à l'apaisement dans l'est du pays. Elle a dégénéré à Al-Baïda «Un groupe d'extrémistes, qui se fait appeler l'émirat islamique de Barka (ancien nom de la région nord-ouest de la Libye), retient en otage des éléments des services de sécurité et des citoyens», a indiqué dimanche un haut responsable libyen, cité par des médias.
Cette prise d'otages a commencé durant les affrontements des derniers jours, a-t-il affirmé, sans donner plus de précisions. Selon le responsable, ce groupe «demande la levée du siège imposé par les forces de l'ordre pour ne pas exécuter les otages». «Des négociations ont eu lieu samedi soir. Elles ont été conduites du côté des autorités par le ministre de la Justice Mustapha Abdeljalil», a-t-il expliqué, en précisant qu'elles étaient toujours en cours. Les autorités libyennes n'ont publié aucun bilan et n'ont fait officiellement aucune déclaration sur les troubles à ce jour.
Des milliers de Bahreïnis occupent la place de la Perle à Manama
Des milliers de Bahreïnis ont occupé la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation du régime. Des centaines de protestataires y ont passé la nuit sans encombres. «La nuit s'est passée sans problème», déclare Tahar, un étudiant qui dit n'avoir pas dormi pour monter la garde, avec des dizaines d'autres jeunes, sur cette place devenue le symbole de la contestation populaire entamée le 14 février.
La place a été reconquise par les manifestants, en majorité chiites, samedi après le retrait de l'armée ordonné par le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa. L'union générale des syndicats de Bahreïn a décidé hier de lever son mot d'ordre de grève générale et illimitée, jugeant que le gouvernement avait satisfait ses demandes en retirant l'armée de Manama et respectant le droit de manifester. Pour sa part, l'Union générale des syndicats de Bahreïn qui avait appelé samedi à une grève générale illimitée à partir d'hier, pour exiger notamment la liberté de manifester pacifiquement, sans intervention des forces de l'ordre a décidé de lever son mot d'ordre de grève générale et d'appeler à la reprise du travail à partir de lundi, suite aux derniers développements et en raison du retrait de l'armée et du respect du droit de manifester pacifiquement, a indiqué l'Union générale des syndicats bahreïnis dans un communiqué. La centrale syndicale a assuré que la grève avait été plus ou moins suivie dimanche et que de nombreux ouvriers participaient au rassemblement, place de la Perle à Manama, de manifestants pour des réformes politiques.
L'opposition a réaffirmé, hier, qu'elle maintenait comme préalable au dialogue avec le pouvoir la démission du gouvernement responsable selon elle de la répression sanglante de la contestation populaire. «Le gouvernement qui n'a pas pu protéger son peuple doit démissionner et les responsables du massacre doivent être jugés», a déclaré Abdel Jalil Khalil Ibrahim, chef du bloc parlementaire du Wefaq, principal mouvement de l'opposition chiite. «L'opposition ne refuse pas le dialogue» proposé par le prince héritier, «mais réclame une plateforme qui favorise le dialogue», a-t-il ajouté. Une perche tendue au prince héritier pour sortir le petit émirat de la crise. Des négociations en vue pour les prochains jours.
Maroc, manifestations
à Casablanca et Rabat
Plusieurs milliers de Marocains ont répondu à l'appel du mouvement «du 20 février», à manifester pacifiquement pour réclamer une nouvelle Constitution limitant les pouvoirs du roi et plus de justice sociale. A la mi-journée, hier à Casablanca et Rabat, des milliers de Marocains battaient le pavé dans les grandes villes du royaume.
Des banderoles proclamaient : «Le roi doit régner et non gouverner» ou «Le peuple veut une nouvelle Constitution», tandis que des groupes de gauche demandaient «moins de pouvoirs à la monarchie». «On n'a rien contre le roi mais on veut plus de justice et du travail», ont souligné Brahim et Hassan, deux jeunes diplômés d'une école technique Les autorités marocaines ont souligné, à plusieurs reprises, que les manifestations témoignaient de l'ouverture politique du pays et que les Marocains pouvaient s'exprimer librement, à condition de ne pas mettre en danger les «intérêts vitaux» du pays.
Les manifestants ont reçu un soutien de poids en la personne du cousin du roi Mohamed VI. Le prince Moulay Hicham El Alaoui a appelé à la démocratisation du système et a apporté son soutien aux milliers de Marocains qui ont défilé hier pour demander des réformes politiques.
L'appel à des manifestations pacifiques a ensuite été appuyé ou repris par des ONG ainsi que par l'organisation de jeunesse de l'association islamiste Justice et bienfaisance, mouvement non reconnu mais toléré, considéré comme l'un des plus importants du Maroc.
Ils étaient environ 4.000 personnes à manifester à Casablanca, principale ville du pays, scandant: «Liberté, dignité, justice» en demandant «moins de pouvoirs pour la monarchie», et certaines banderoles proclamaient : «Le roi doit régner et non gouverner» ou «le peuple veut une nouvelle Constitution».
Certains partis, comme l'Istiqlal (le parti du Premier ministre Abbas El Fassi) et le parti islamiste Justice et développement (PJD, opposition représentée au Parlement) se sont ouvertement prononcés contre l'appel à manifester, craignant des «débordements». D'autres partis, notamment l'Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) ne se sont pas prononcés, se contentant de réclamer dans leurs organes de presse des
«réformes incontournables» (Libération, quotidien de l'USFP.
Au Yémen, des nouvelles manifestations attendues
Plusieurs centaines d'étudiants yéménites ont manifesté, hier, devant l'université de Sanaa sans être inquiétés par les partisans du pouvoir, tenus à l'écart par la police, selon les correspondants des médias. Le bilan s'alourdit : un étudiant a été tué par balle et cinq autres ont été blessés dans les violents affrontements qui ont éclatés quand des partisans du régime ont tenté de prendre d'assaut l'Université de Sanaa, foyer de la contestation. Vendredi, quatre personnes ont été tuées par balles à Aden, principale ville du Sud, lorsque la police a dispersé des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, ont indiqué des sources médicales.
A Sanaâ, des centaines de partisans du régime ont attaqué un rassemblement de milliers de jeunes opposants ainsi que des journalistes avec des matraques, des haches et des bâtons, faisant au moins quatre blessés.
A Taez, à 270 km au sud-ouest de Sanaa, une attaque à la grenade contre des manifestants dans le centre-ville a tué deux d'entre eux et fait 27 blessés, selon des sources médicales. Le président Ali Abdallah Saleh Saleh, qui dirige ce pays pauvre et instable du sud de la péninsule arabique, a promis le 2 février de mener des réformes et de ne pas briguer un nouveau mandat en 2013, sans toutefois calmer la rue qui continue de réclamer son départ.
S.B.
Benghazi en situation de mutinerie civile
Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Benghazi, deuxième ville de Libye, pour porter en terre les manifestants tués par les forces de sécurité, ont rapporté des témoins cités par des agences de presse. Le bilan des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre aurait fait plus de 173 personnes tuées en quatre jours d'affrontements, centrés sur Benghazi et les villes avoisinantes, selon un bilan établi par l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW). «Cent mille manifestants se rendent actuellement (hier en début d'après-midi) au cimetière pour les obsèques de dizaines de martyrs.
Nous craignons un nouveau massacre car la route menant au cimetière est proche des casernes des forces de sécurité», a dit à Reuters un habitant de la capitale de la Cyrénaïque. «Nous ne céderons pas tant que le régime ne sera pas tombé. Nous appelons les Nations unies à intervenir tout de suite pour arrêter ce massacre», a dit cet homme.
Un autre témoin a indiqué à Reuters que des centaines de milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, s'étaient réunies pour prier devant les 60 corps, exposés près du siège d'un tribunal du nord de Benghazi, qui compte 700.000 habitants. «Un massacre a été commis ici hier soir», a déclaré dimanche à Reuters un habitant qui a requis l'anonymat. Les forces de sécurité ont eu recours à des armes lourdes et, a-t-il ajouté,
«nombre de soldats et de policiers sont passés dans le camp des manifestants». Des informations souvent contradictoires circulent sur les évènements qui ont pour théâtre certaines villes libyennes. Il semble que les rues de Benghazi soient sous le contrôle des manifestants et que les forces de sécurité se soient retranchées dans un complexe appelé le «Centre de commandemen», d'où elles ont tiré sur la foule. «Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», a témoigné un habitant à une agence de presse.
Des propos corroborés par un autre habitant qui a laissé entendre qu'«Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», témoignant encore que
«tous les bâtiments gouvernementaux et institutionnels et une banque ont été incendiés et des voyous saccagent et détruisent tout. Il n'y a personne dans les rues, pas même la police». «Il n'y a plus aucune présence des autorités dans la ville, les forces de sécurité sont retranchées dans leurs casernes et la ville est dans un état de mutinerie civile», a-t-il dit à Reuters. Des milliers de personnes manifestaient devant un tribunal de Benghazi à l'est de la Libye. «Il y a des milliers de personnes là-bas. Nous avons baptisé (cette place) la place Tahrir 2» a assuré un avocat à une agence de presse. «Les manifestants réclament un changement de gouvernement et une Constitution», a-t-il ajouté. D'autres «attaquent la garnison, ils affrontent des tirs», a-t-il indiqué. La situation n'est pas à l'apaisement dans l'est du pays. Elle a dégénéré à Al-Baïda «Un groupe d'extrémistes, qui se fait appeler l'émirat islamique de Barka (ancien nom de la région nord-ouest de la Libye), retient en otage des éléments des services de sécurité et des citoyens», a indiqué dimanche un haut responsable libyen, cité par des médias.
Cette prise d'otages a commencé durant les affrontements des derniers jours, a-t-il affirmé, sans donner plus de précisions. Selon le responsable, ce groupe «demande la levée du siège imposé par les forces de l'ordre pour ne pas exécuter les otages». «Des négociations ont eu lieu samedi soir. Elles ont été conduites du côté des autorités par le ministre de la Justice Mustapha Abdeljalil», a-t-il expliqué, en précisant qu'elles étaient toujours en cours. Les autorités libyennes n'ont publié aucun bilan et n'ont fait officiellement aucune déclaration sur les troubles à ce jour.
Des milliers de Bahreïnis occupent la place de la Perle à Manama
Des milliers de Bahreïnis ont occupé la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation du régime. Des centaines de protestataires y ont passé la nuit sans encombres. «La nuit s'est passée sans problème», déclare Tahar, un étudiant qui dit n'avoir pas dormi pour monter la garde, avec des dizaines d'autres jeunes, sur cette place devenue le symbole de la contestation populaire entamée le 14 février.
La place a été reconquise par les manifestants, en majorité chiites, samedi après le retrait de l'armée ordonné par le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa. L'union générale des syndicats de Bahreïn a décidé hier de lever son mot d'ordre de grève générale et illimitée, jugeant que le gouvernement avait satisfait ses demandes en retirant l'armée de Manama et respectant le droit de manifester. Pour sa part, l'Union générale des syndicats de Bahreïn qui avait appelé samedi à une grève générale illimitée à partir d'hier, pour exiger notamment la liberté de manifester pacifiquement, sans intervention des forces de l'ordre a décidé de lever son mot d'ordre de grève générale et d'appeler à la reprise du travail à partir de lundi, suite aux derniers développements et en raison du retrait de l'armée et du respect du droit de manifester pacifiquement, a indiqué l'Union générale des syndicats bahreïnis dans un communiqué. La centrale syndicale a assuré que la grève avait été plus ou moins suivie dimanche et que de nombreux ouvriers participaient au rassemblement, place de la Perle à Manama, de manifestants pour des réformes politiques.
L'opposition a réaffirmé, hier, qu'elle maintenait comme préalable au dialogue avec le pouvoir la démission du gouvernement responsable selon elle de la répression sanglante de la contestation populaire. «Le gouvernement qui n'a pas pu protéger son peuple doit démissionner et les responsables du massacre doivent être jugés», a déclaré Abdel Jalil Khalil Ibrahim, chef du bloc parlementaire du Wefaq, principal mouvement de l'opposition chiite. «L'opposition ne refuse pas le dialogue» proposé par le prince héritier, «mais réclame une plateforme qui favorise le dialogue», a-t-il ajouté. Une perche tendue au prince héritier pour sortir le petit émirat de la crise. Des négociations en vue pour les prochains jours.
Maroc, manifestations
à Casablanca et Rabat
Plusieurs milliers de Marocains ont répondu à l'appel du mouvement «du 20 février», à manifester pacifiquement pour réclamer une nouvelle Constitution limitant les pouvoirs du roi et plus de justice sociale. A la mi-journée, hier à Casablanca et Rabat, des milliers de Marocains battaient le pavé dans les grandes villes du royaume.
Des banderoles proclamaient : «Le roi doit régner et non gouverner» ou «Le peuple veut une nouvelle Constitution», tandis que des groupes de gauche demandaient «moins de pouvoirs à la monarchie». «On n'a rien contre le roi mais on veut plus de justice et du travail», ont souligné Brahim et Hassan, deux jeunes diplômés d'une école technique Les autorités marocaines ont souligné, à plusieurs reprises, que les manifestations témoignaient de l'ouverture politique du pays et que les Marocains pouvaient s'exprimer librement, à condition de ne pas mettre en danger les «intérêts vitaux» du pays.
Les manifestants ont reçu un soutien de poids en la personne du cousin du roi Mohamed VI. Le prince Moulay Hicham El Alaoui a appelé à la démocratisation du système et a apporté son soutien aux milliers de Marocains qui ont défilé hier pour demander des réformes politiques.
L'appel à des manifestations pacifiques a ensuite été appuyé ou repris par des ONG ainsi que par l'organisation de jeunesse de l'association islamiste Justice et bienfaisance, mouvement non reconnu mais toléré, considéré comme l'un des plus importants du Maroc.
Ils étaient environ 4.000 personnes à manifester à Casablanca, principale ville du pays, scandant: «Liberté, dignité, justice» en demandant «moins de pouvoirs pour la monarchie», et certaines banderoles proclamaient : «Le roi doit régner et non gouverner» ou «le peuple veut une nouvelle Constitution».
Certains partis, comme l'Istiqlal (le parti du Premier ministre Abbas El Fassi) et le parti islamiste Justice et développement (PJD, opposition représentée au Parlement) se sont ouvertement prononcés contre l'appel à manifester, craignant des «débordements». D'autres partis, notamment l'Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) ne se sont pas prononcés, se contentant de réclamer dans leurs organes de presse des
«réformes incontournables» (Libération, quotidien de l'USFP.
Au Yémen, des nouvelles manifestations attendues
Plusieurs centaines d'étudiants yéménites ont manifesté, hier, devant l'université de Sanaa sans être inquiétés par les partisans du pouvoir, tenus à l'écart par la police, selon les correspondants des médias. Le bilan s'alourdit : un étudiant a été tué par balle et cinq autres ont été blessés dans les violents affrontements qui ont éclatés quand des partisans du régime ont tenté de prendre d'assaut l'Université de Sanaa, foyer de la contestation. Vendredi, quatre personnes ont été tuées par balles à Aden, principale ville du Sud, lorsque la police a dispersé des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, ont indiqué des sources médicales.
A Sanaâ, des centaines de partisans du régime ont attaqué un rassemblement de milliers de jeunes opposants ainsi que des journalistes avec des matraques, des haches et des bâtons, faisant au moins quatre blessés.
A Taez, à 270 km au sud-ouest de Sanaa, une attaque à la grenade contre des manifestants dans le centre-ville a tué deux d'entre eux et fait 27 blessés, selon des sources médicales. Le président Ali Abdallah Saleh Saleh, qui dirige ce pays pauvre et instable du sud de la péninsule arabique, a promis le 2 février de mener des réformes et de ne pas briguer un nouveau mandat en 2013, sans toutefois calmer la rue qui continue de réclamer son départ.
S.B.


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