Dix sept ans se sont déjà écoulés depuis le lâche assassinat dont avait fait l'objet feu Katia Bengana, jeune lycéenne à Meftah (Blida), tombée sous les balles assassines des intégristes islamistes pour avoir refusé de porter le voile (hidjab) contre sa volonté. C'était le 28 février 1994, alors que la jeune Katia, âgée d'à peine 17 ans, s'apprêtait à rentrer chez elle, de retour de l'école, un jeune islamiste l'accosta dans la rue avant de sortir son arme, un fusil à canon scié, pour la cribler de balles, en tirant à bout portant sur elle, devant ses camarades de classe. Ces derniers, choqués devant une telle scène d'horreur, fuirent les lieux, laissant leur collègue gisant dans une mare de sang. Les commanditaires de ce forfait, à savoir les partisans d'un Etat islamique, voulaient signifier, à travers cet acte barbare, que toute femme qui oserait refuser de se soumettre à l'ordre islamiste, allait connaÎtre le même sort que Katia. L'histoire retiendra que la défunte Katia Bengana figure parmi ces braves femmes algériennes ayant refusé d'abdiquer devant le diktat islamiste durant la “décennie noire”. C'est ainsi que cette jeune lycéenne est partie en martyre de la démocratie, montrant aux Algériennes et aux Algériens le chemin de la résistance et de la gloire. “Je me souviens comme c'était hier quand Katia fut assassinée par les hordes islamistes. La nouvelle de sa mort était tombée tel un couperet. Car, moi aussi, à l'instar des autres femmes ayant refusé de porter le voile, j'étais menacée par des islamistes. Notre résistance est un combat contre l'obscurantisme que voulaient nous imposer les extrémistes islamistes. Ceci dit, ce qui est vraiment navrant aujourd'hui, c'est que 17 ans plus tard, la mort tragique de Katia Bengana ne suscite même pas une simple pensée à elle, encore moins à son combat. Aucune festivité commémorative n'a pu être organisée à sa mémoire. Ne mérite-t-elle pas un hommage digne de sa grande bravoure ?” s'indigne Halima Cheikh-Lounis, ancienne militante de l'association féminine Rachda, qui a dû quitter le pays pour fuir le danger islamiste. Pour sa part, le père de Katia, visiblement très affecté par la disparition de sa fille, mais aussi par l'attitude des pouvoirs publics qui ont abandonné, selon lui, les familles victimes du terrorisme islamiste.