Les gardes communaux se sont rassemblés de nouveau, hier, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour réitérer leurs revendications déjà soumises à qui de droit. Ils étaient des centaines à observer un sit-in de protestation durant toute la matinée pour alerter les autorités sur leur situation socioprofessionnelle peu reluisante. Durant ce rassemblement, une délégation a été reçue par le wali Abdelkader Bouazghi. Selon des membres de la délégation des gardes communaux reçus à la cité administrative, le wali a été attentif aux doléances soulevées. C'est pourquoi il a promis de transmettre aux responsables concernés les revendications posées sur la table. Lors de l'entrevue qui a duré plus d'une heure, les délégués des gardes communaux n'ont pas manqué de rappeler à leur interlocuteur le dénuement dans lequel évoluent les 2 450 agents de la garde communale répartis sur 72 détachements “éparpillés” à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. “Nous sommes des laissés-pour-compte”, résume un garde communal. Une plate-forme de revendications a été déposée sur place. Pas moins de douze points sont mis en avant dans le document adressé au ministre de l'Intérieur. Ainsi, les gardes communaux revendiquent, outre une augmentation des salaires et la revalorisation des pensions des agents blessés ou handicapés dans l'accomplissement de leur mission, une retraite complète après 25 ans de service, la prise en charge des agents victimes du terrorisme avec une pension de 32 000 DA, le payement des heures supplémentaires, etc. “Nous exigeons également le maintien de toutes les cellules de wilaya de la garde communale, et ce, jusqu'à régularisation des droits de tous les agents inscrits à leur niveau, avec remise d'une feuille de situation à chaque élément. Cela permettra de cumuler le nombre de trimestres qui servira dans le dossier de départ à la retraite”, explique un agent délégué par les contestataires. Notre interlocuteur a soulevé, par ailleurs, le problème du statut particulier très attendu. Les gardes communaux refusent leur “intégration” dans les rangs de l'ANP ou leur recyclage dans les administrations publiques en tant qu'agents de sécurité. Déplorant le silence du ministère de l'Intérieur, pourtant saisi par leurs soins, les gardes communaux se disent mobilisés plus que jamais pour défendre leur plate-forme de revendications, dont le point d'orgue reste la demande d'une attestation d'ordre de mérite pour participation à la lutte antiterroriste pour tout agent ayant pris les armes pour une période minimale de trois années. “C'est le minimum qu'on puisse nous faire”, a estimé le même interlocuteur qui évoque une action d'envergure nationale pour le 10 mars si les choses restent en l'état. “Les futures générations retiendront de notre histoire que la garde communale a été créée pour être dans les postes avancés de la lutte antiterroriste”, est-il mentionné dans le document adressé à Ould Kablia.