La marche pacifique prévue samedi 5 mars à Oran a été passée en revue, hier, à Oran par les responsables de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-Oran) lors d'une conférence de presse tenue au siège du Snapap. Les animateurs ont d'emblée insisté sur le fait que cette décision a été prise au lendemain du rassemblent réprimé de la CNCD du 12 février dernier à Oran et lors du meeting du 19 février. Dans le même ordre d'idées, les animateurs de la conférence de presse ont anticipé sur la marche de samedi prochain avec la détermination de “conquérir les libertés d'expression sur la voie publique qui est un droit irréfragable autorisé par la Constitution”, a indiqué Kaddour Chouicha, l'un des animateurs de la CNCD-Oran. Rejetant avec force “la légitimité du pouvoir (qui) réside dans la force et la répression”, le conférencier soulignera “la rugosité de l'administration locale qui compte beaucoup plus sur la politique des atermoiements que sur l'ouverture et l'application de la loi”. Une façon pour lui de mettre les autorités locales devant leurs responsabilités quant à l'octroi de l'autorisation de la marche pacifique. Comme pour prendre à témoin l'assistance, il mettra en relief les raisons des tergiversations de l'administration en dépit de la levée de l'état d'urgence. “Au moment où nous tenons cette conférence de presse, des membres de la CNCD-Oran ont été joints au téléphone par la wilaya pour une rencontre avec les responsables dans le cadre de la marche pacifique de samedi prochain”, a affirmé Kaddour Chouicha. Une démarche qui “languit” depuis mardi dernier, jour de dépôt de la demande d'autorisation auprès de la wilaya d'Oran. “Les personnes en charge de la réception de notre demande se sont désistées, évoquant tantôt l'absence de tel responsable tantôt l'empêchement de tel autre”, a déclaré le conférencier. Il ira jusqu'à signaler “l'indisponibilité” de certains huissiers de justice pour consigner par procès-verbal le dépôt de la demande au niveau des services de la wilaya. “Nous nous sommes rapprochés de 8 huissiers de justice qui ont poliment décliné notre demande”. Et d'ajouter : “Nous comprenons le climat de peur qui habite les gens.” Lui emboîtant le pas, le représentant du Collectif des jeunes expliquera l'importance de la marche pacifique auprès des jeunes des différents quartiers de la ville. “Les jeunes ont été réceptifs à nos explications sur la nécessité de rallier la marche pacifique de samedi avec l'espoir qu'ils ne seront pas tabassés par les forces de sécurité”, a-t-il affirmé. Les étudiants ont été également sensibilisés par le Collectif des jeunes sur le retentissement de cette manifestation populaire pacifique sur la population. La marche pacifique s'ébranlera de la place du 1er-Novembre 1954 en passant par la rue Emir-Abdelkader, la rue Larbi-Ben-M'hidi pour déboucher sur le lycée Lotfi avant de se diriger vers le siège de la wilaya.