Telle est la thématique de l'exposition collective qu'abrite le Centre des loisirs de l'établissement Arts et Culture depuis le 19 février dernier. Visible jusqu'à aujourd'hui, cette exposition est un hommage à l'artiste peintre disparu en décembre 2010, Mohamed Djenidi. Ce sont six plasticiens algériens à exposer leurs œuvres, 45 au total. Ils abordent le signe, communément appelé “awchem”. Noureddine Chegrane, pionnier de ce courant artistique en Algérie, innove avec des toiles, où l'on peut constater l'introduction des tons chauds (tels que l'ocre, le rouge, l'orange… ), changeant sa palette de couleurs à laquelle il nous a habitués. Sans pour autant travestir son style. C'est un étalage de pans de couleurs constituant un écrin à l'intérieur duquel trône le signe. Smaïl Metmati aborde le thème à travers l'écriture tifinagh, utilisant le “qalam” (plume en roseau), pour plus d'authenticité. Recourant à différents matériaux (argile, enduit, colle… ), ce ne sont pas moins de dix tableaux aux tons chauds, “pour plus de relief”, a-t-il expliqué. Pour Ahmed Ben Youcef Stambouli, c'est une “lecture contemporaine” du signe et du symbole qu'il propose. Y sont également inclus des pictogrammes représentant des personnages vêtus de tenues traditionnelles du Maghreb. Le tatouage est également présent dans ses tableaux. Autre nouveauté : l'introduction d'éléments de la culture africaine. Cette “culture africaine” est plus présente dans les œuvres de Zola Djenane, et ce à travers la palette de couleurs et des motifs stylisés. Elle met en relief la beauté ainsi que la richesse du signe ancestrale du continent africain, qui est sa source d'inspiration. Quant à Noureddine Hamouche, cet autre amoureux de “l'awchem” expose des planches à laver entièrement customisées. Elles deviennent un support pictural, serti de signes et agrémenté de miroir et d'abzim (bijoux de femmes d'Algérie en argent incrustés de corail). S'inspirant du Tassili, Madjid Guemroud revisite le signe, osant l'éparpillement. Il peint des personnages qu'il “schématise” pour une vision artistique et plastique plus contemporaine, plus ouverte dans la forme. Présent dans notre quotidien, le signe ne cesse d'intéresser les artiste peintres algériens qui, pour le symboliser, recourent à différentes techniques, s'inspirant de la culture ancestrale, avec une touche de modernisme tout en gardant une authenticité certaine.