Ni l'effectif, au bord de la déprime, ni la conception architecturale de l'arrondissement ne pouvaient faire face à un tel engouement humain. Les dispositifs d'aide Cnac, Ansej et Angem, lancés dans le cadre de la lutte contre le chômage et relatifs à la création d'activités pour les chômeurs promoteurs et à l'extension d'autres pour les chômeurs promoteurs âgés de 30 à 50 ans, avec des conditions et des niveaux d'aides très avantageux, paru au journal officiel, pour ce qui concerne la Caisse nationale d'assurance, avancent difficilement, tant pour le citoyen que pour les agents de l'APC. Et pour cause, la population concernée par cette opération se retrouve embourbée dans une situation inextricable. Si le contenu du dossier à fournir en lui-même ne pose pas problème, se faire délivrer les documents nécessaires auprès des arrondissements de l'APC relève du véritable parcours du combattant. Ni l'effectif, au bord de la déprime, ni la conception architecturale de l'arrondissement ne peuvent faire face à un tel engouement humain. Pour une simple fiche familiale, le citoyen doit affronter une attente dans la file d'attente de plus de deux heures. Les employés, en majorité recrutés dans le cadre du filet social et qui n'ont pas cessé de se plaindre de leur situation dégradante, trouvent là une bonne raison de crier fort leur désarroi. “Cette situation dure depuis plus d'un mois : avec les dossiers de la Cnac, Ansej, Angem, du hadj et du panier de ramadan, nous n'arrivons pas à y faire face”, nous lance le chef de service de l'arrondissement de Ziadia, et de poursuivre : “Nos locaux ne sont pas conçus pour accueillir autant de monde. Pour pallier le déficit, nous avons délocalisé le service des légalisations à l'extérieur, dans la loge réservée initialement à l'orientation des citoyens.” Les fréquentes rixes qui opposent les citoyens au personnel de l'APC ne sont pas faites pour arranger les choses. “Nous ne pouvons pas en supporter davantage, c'est bien beau de lancer des projets d'encouragements pour les jeunes, encore faudrait-il avoir les moyens de sa politique. Et nous, qui se soucie de notre situation ? Nous faisons huit heures pleine et le rythme comme le citoyen ne sont pas supportables”, renchérit une employée. Interrogé, le chef de service de l'arrondissement de la circonscription de Ziadia avoue ses difficultés à gérer la situation. Même scénario au tribunal de la dite cité. Là aussi, pour un casier judiciaire, la situation est tout aussi compliquée. Nous avons vécu une scène des plus pathétiques, jeudi dernier. Un jeune, la trentaine, quitte la chaîne, se dirige vers les employés et leur crie à la face : “J'en ai marre d'être Algérien, je ne veux plus de votre boulot, je ne veux plus de votre logement, je suis bien dans ma misère !” Et joignant le geste à la parole, il déchire un paquet de papiers avant de quitter les lieux.