Hier, en fin d'après-midi, les médias nippons rapportaient qu'aucune nouvelle n'était disponible sur le sort d'une dizaine de milliers d'habitants de Minamisanriku, ville portuaire du nord-est du pays. Au lendemain du violent séisme qui a frappé les côtes nord-est du Japon, le pays compte encore ses morts, ses blessés, ses disparus et les dégâts matériels occasionnés. Des images de fin du monde déferlent sur toutes les chaînes de télé et sur le Web, montrant l'étendue du désastre qui a frappé cette partie du globe. Le bilan provisoire est plus qu'édifiant sur ce que le Premier ministre nippon, Naoto Kan, a décrit comme “un désastre national sans précédent”. Hier après-midi, on dénombrait plus de 1 800 morts. Officiellement, il y aurait 685 morts auxquels il faut ajouter les 300 à 400 cadavres retrouvés dans le port de Rikuzentakata, qui avait été submergé vendredi par le vaste tsunami qui a suivi le séisme, et les 200 autres corps retrouvés sur la plage de Sendai, au nord-est du pays, après le passage d'une vague de plus de dix mètres consécutive. Un bilan macabre qui risque d'être beaucoup plus important. Hier, en fin d'après-midi, les médias nippons rapportaient qu'aucune nouvelle n'était disponible sur le sort d'une dizaine de milliers d'habitants de Minamisanriku, ville portuaire de nord-est du Japon. Selon un bilan provisoire de la police, il y aurait eu 1 128 blessés. Aussi, environ 1 200 foyers sont susceptibles d'avoir été touchés par le tsunami. Les deux trains portés disparus vendredi soir, dans les préfectures de Miyagi et Iwate, ont été finalement retrouvés sans qu'aucune victime ne soit signalée. Cependant, il faut s'attendre à ce que le bilan s'alourdisse encore plus au fil des heures. Pour les dégâts matériels, et selon l'agence Kyodo, 3 400 bâtiments ont été détruits, totalement ou partiellement. Dans la zone touchée par le séisme et le tsunami, les médias japonais parlent d'environ 5,57 millions de foyers privés d'électricité et 600 000 d'eau courante. Depuis vendredi, de fortes répliques s'enchaînent dans la même zone. Ainsi, hier, vers 4 heures du matin, un séisme d'une magnitude 6,7 selon les dernières évaluations de l'agence japonaise s'est produit sur la façade opposée à la côte Pacifique déjà dévastée. Des glissements de terrain et des avalanches ont été observés. Pour le tsunami, l'alerte est maintenue sur l'ensemble de la côte est du Japon et, dans de moindres proportions, les autres flancs. Risque nucléaire niveau 4 Le risque nucléaire est venu s'ajouter à ce bilan catastrophique. On parle déjà d'un Tchernobyl (nom de la ville ukrainienne où avait explosé un réacteur d'une centrale nucléaire, le 26 avril 1986, et qui avait fait, officiellement, 59 morts alors que plusieurs ONG avaient évoqué plusieurs dizaines de milliers de morts) bis repetita. Toujours selon l'agence de presse Kyodo, citant une commission de sécurité japonaise, un niveau de radioactivité 1 000 fois supérieur à la normale a été détecté samedi matin dans la salle de contrôle du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire Fukushima n°1, située à 250 kilomètres au nord de Tokyo. Une situation qui a obligé le Premier ministre à demander aux habitants d'évacuer la région dans un rayon de 10 kilomètres autour de ce site, en raison d'un risque de fuite radioactive. Malgré cela, les médias locaux évoquent déjà au moins trois personnes, habitant dans une ville proche de la centrale nucléaire, ont été exposés à des radiations. Ces conséquences sont survenues alors que onze réacteurs s'étaient automatiquement arrêtés lors du tremblement de terre. Le risque nucléaire est tellement grand qu'il a été évalué, par l'agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle, à un niveau 4 sur l'échelle des évènements nucléaires et radiologiques (Ines) qui en compte 7. Ce niveau, même s'il qualifie ce genre d'accidents n'entraînant pas de risque important hors du site, est tout de même le pire connu jusqu'à présent au Japon. La peur des retombées nucléaires a déjà fait “bouger” plusieurs pays. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé que l'armée de l'air US a remis du liquide de refroidissement à une centrale nucléaire japonaise, sans toutefois préciser de quelle installation il s'agissait. De son côté, et suite à l'accident dans la centrale nucléaire japonaise, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a ordonné, hier, de vérifier les plans et les moyens de secours d'urgence dans l'extrême-Orient russe.