Mohamed Omar Dehbi, un Américain d'origine algérienne, suspecté d'avoir envoyé de l'argent en Algérie pour financer l'Aqmi a été libéré par la justice espagnole. Arrêté à Barcelone, il a été accusé d'avoir envoyé des sommes qui dépasseraient au total les 60 000 euros, et ensuite remises aux cellules d'Al-Qaïda au Sahel. Dans une déclaration rendue publique, son père, Abdelkader Dehbi, a expliqué que son fils a échangé, sur le marché informel de devises dont tout le monde connaît l'existence à Alger, l'équivalent de 60 000 euros en dinars pour les transférer sur Barcelone, somme en réalité destinée à compléter l'achat d'un engin de travaux publics acquis en Europe. Son fils avait, lui aussi, rendu publique une déclaration pour démentir tout ce qui a été écrit à son sujet. “Je tiens à démentir de la manière la plus formelle toutes les informations tendancieuses et sensationnalistes parues dans la presse nationale et internationale et le lynchage médiatique sans nom dont j'ai été victime à la suite d'une investigation policière me suspectant de fraude fiscale, de blanchiment d'argent et de financement de terrorisme”, déclare Mohamed Omar Dehbi, l'Algérien accusé de financement du terrorisme en Espagne. Dehbi affirme que, lors de son audition, il a été entendu par le juge de l'Audience nationale espagnole sur l'accusation de fraude fiscale et il a apporté tous les documents administratifs et financiers demandés, en particulier sa conformité fiscale avec les conventions bilatérales excluant la double imposition entre l'Espagne et les Etats-Unis. Il assure ainsi qu'il n'a jamais été question de blanchiment d'argent ni de financement de terrorisme comme ce fut publié. Dans son témoignage, il dira que “ce qui est à la fois révoltant et suspect, c'est le fait de constater le déluge d'informations mensongères étrangement axées, comme par hasard, sur l'accusation de financement du terrorisme publiée par la presse et cela avant même que je ne sois entendu par le juge d'instruction, ni a fortiori inculpé”, s'indigne-t-il. Dehbi envisage de poursuivre judiciairement “toute personne physique ou morale coupable d'avoir attenté à l'honneur et la dignité” de sa famille et de lui-même. L'Ordonnance de non-lieu a, donc, été prononcée conjointement par le parquet de Madrid et le magistrat instructeur, à l'issue de l'instruction dont il a été l'objet, suite à des accusations émanant du ministère espagnol de l'Intérieur pour des soupçons de fraude fiscale, blanchiment d'argent et financement du terrorisme. Pour Omar Dehbi, “si le fait d'échanger des euros contre des dinars – une pratique courante en Algérie – est considéré en Espagne comme étant potentiellement une forme de financement du terrorisme et blanchiment d'argent, on est alors en droit de se demander comment doit-on qualifier le payement des rançons à coups de dizaines de millions d'euros versés à de vrais terroristes, pour la libération de certains otages ?” Tout en exprimant son soulagement par ce non-lieu, il se réserve le droit de poursuivre devant les tribunaux compétents, en Algérie comme en Espagne, “ceux qui sont responsables de nous avoir traînés, ma famille et moi dans la boue, de telles accusations mensongères à travers leurs articles et communiqués calomnieux et sensationnalistes en violation des règles les plus élémentaires du droit et de la morale, entraînant ainsi, des retombées psychologiques et sociales négatives irréversibles aussi bien pour moi que pour ma famille.” Enfin, il tient à saluer l'indépendance de la justice espagnole, tout en remerciant par ailleurs, ceux qui l'ont assisté pour que ses droits soient respectés, notamment la représentation diplomatique algérienne en Espagne.