L'assemblée générale élective, portant renouvellement des membres de bureau de la mouhafadha FLN de la wilaya de Béjaïa, qui devait avoir lieu samedi dernier, a failli tourner au vinaigre. Les nombreux cadres du FLN, issus des différentes kasmas de la wilaya de Béjaïa, ont été contraints de poireauter devant l'entrée principale du collège syndical de l'UGTA, sis au boulevard des Frères Bouaïna (ex-Clémenceau), où devait se tenir la réunion. Le motif invoqué par les responsables censés encadrer cette assemblée, à savoir l'indisponibilité de la clé de l'immeuble appartenant à l'UGTA, cache mal la volonté de certains apparatchiks qui ont juré de faire capoter ce rendez-vous décisif. L'objectif recherché à travers ce stratagème, qui consiste à faire avorter à tout prix la tenue de cette AG élective, n'est autre que le maintien du statu quo, ce qui arrange, bien sûr, l'actuelle équipe dirigeante de la mouhafadha, avec à sa tête l'ex-députée de Béjaïa, Mme Fourar, connue pour être fidèle à la ligne Belkhadem. Pour sa part, l'autre aile hostile à la ligne actuelle du parti, composée essentiellement de partisans de Benflis, conteste ouvertement les émissaires de Belkhadem, venus superviser l'opération de renouvellement de l'instance régionale de leur parti. Il s'agit de MM. Mustapha Mazouzi, Abdallah Boulesnane et Ali Abdeslami, membres de la direction nationale du FLN. L'emportement des uns et l'entêtement des autres n'ont fait qu'exacerber la tension et instaurer un climat d'animosité entre les deux parties antagonistes qui se sont livrées à une véritable bataille rangée. Après s'être violemment disputés sur la place publique, les cadres de l'ex-parti unique de la wilaya de Béjaïa se sont quittés non sans avoir terni encore un peu plus l'image de leur formation politique. Ainsi, la crise larvée, qui ronge depuis plusieurs mois la maison FLN version Belkhadem, a fini par éclater au grand jour, déballant son linge sale sur la place publique.