La situation conflictuelle que traversent les mouhafadhas du FLN donne un avant-goût de la bataille des législatives de 2012. Ça bouillonne! Le FLN renoue avec le scénario des conflits. L'opération de renouvellement des structures de base a réveillé les vieux démons au sein du vieux parti. De violents affrontements ont été signalés à travers plusieurs wilayas: Annaba, Oran, Tiaret et Djelfa. Les instructions données par le secrétaire général restent lettre morte. Les militants sont en guerre contre les responsables des mouhafadhas. La tension a monté au point de provoquer des blessés dont certains suite à des agressions à l'arme blanche. Pourquoi? Chacun veut se placer pour assurer son siège à l'APN en 2012. Les militants se plaignent de la politique d'exclusion appliquée par les mouhafedhs. A Oran, les opposants à l'actuel mouhafedh campent sur leurs positons. Ils s'estiment aujourd'hui «exclus de la restructuration des kasmas locales». La sortie fracassante de l'ex-maire FLN d'Oran, M.Djellouli Noureddine, véhicule une réelle mise en garde à l'adresse du mouhafed Abid. Les militants dénoncent «les personnes parachutées» au niveau des kasmas de Bir El Djir et El Kerma. Un membre du comité central s'est dit «surpris de constater que les kasmas d'El Mouhgoune et d'El Kerma ont été effacées». Encore une fois, la question des «transfuges» sur des prochaines listes de candidature aux élections de 2012, est soulevée. L'ancien maire d'Oran rappellera qu'il faut un minimum de dix années de militantisme pour une éventuelle inscription. «Au temps de l'ex-parti unique, le travail fractionnel était sanctionné, il y a des militants qui ne se sont jamais portés candidats à des élections, par respect au parti, mais de là à constater que des militants seraient exclus de la restructuration, on ne tolèrera jamais ça», a-t-il martelé. Les militants d'Oran interpellent M.Belkhadem pour mettre fin à cette anarchie. La ville de l'Est, Annaba, n'est pas épargnée. Elle connaît le même scénario. Le siège de la mouhafadha a été complètement assiégé samedi dernier par les contestataires. Une centaine de personnes munies d'armes blanches ont obligé les membres de la direction ainsi que le mouhafedh Zitouni de quitter les lieux sous la menace. Des élus ont même pris part à ce «coup d'Etat.» Les protestataires réclament le départ du député Zitouni, qui serait à l'origine, selon eux, de tous les problèmes que vit le vieux parti à Annaba. Ayant pris acte de la tenue de l'assemblée pour le renouvellement des kasmas, les protestataires ont sauté sur l'occasion pour bloquer le mouhafedh Zitouni. A Tiaret, l'opération de renouvellement souffre d'agissements frauduleux. Pour les mêmes raisons, la kasma de Frenda a vécu une tension sans précédent. Des affrontements ont éclaté entre les membres de l'Assemblée populaire nationale et des militants provoquant des blessés. A El-Oued, l'élection d'un parent de l'ex-président de l'APN, Amar Saïdani, n'a pas été du goût des militants. Ces derniers contestent les résultats et comptent introduire un recours auprès du secrétaire général. Malgré le fait qu'il a multiplié les mises en garde à l'adresse de ses cadres, Belkhadem se retrouve encore une fois en mauvaise posture. Alors que l'opération devra prendre fin le 31 octobre prochain, les mouhafadhas sont entraînées dans des conflits internes de personnes. D'autres mouhafadhas ont réussi à achever, en silence, l'opération de renouvellement des structures, à l'image de Béjaïa. L'opération de renouvellement des structures de base donne un avant-goût de la bataille des législatives de 2012. Avec un salaire de 300.000 DA par mois et tous les avantages offerts, la course au siège de l'APN promet d'être féroce.