Le gouvernement syrien dirigé depuis 2003 par le Premier ministre Mohammad Naji Otri a présenté hier sa démission au chef de l'Etat, Bachar Al-Assad, qui l'a acceptée, a annoncé la télévision publique. “Le président Assad a accepté la démission du gouvernement”, a affirmé la télévision. Le nouveau gouvernement, dont la composition devrait être connue d'ici la fin de la semaine, aura pour tâche de mener à bien le programme de réformes que Bachar Al-Assad doit annoncer incessamment. Parmi ces réformes doivent figurer l'abrogation de l'état d'urgence, la libéralisation de la presse et l'instauration du pluralisme politique, réclamées par le mouvement de contestation lancé il y a deux semaines en Syrie. Par ailleurs, une forêt de drapeaux syriens, des multitudes de portraits du président Bachar Al-Assad, le régime a mobilisé des centaines de milliers de personnes à Damas et dans tout le pays pour montrer sa popularité face à la contestation qu'il juge minoritaire. “Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout”, “Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, Bachar”, scandaient les manifestants venus à pied ou en bus sur la place des Sept Fontaines à Damas face à l'imposant bâtiment de la Banque centrale où a été tendu un immense portrait du chef de l'Etat. Il s'agit des plus importantes manifestations depuis l'arrivée au pouvoir de Bachar Al-Assad en 2000, où il avait succédé à son père Hafez qui dirigeait le pays depuis 1970.