Musique n La salle de l'auditorium du théâtre de verdure, complexe culturelle Laâdi-Flici, a affiché, jeudi, complet, lors du récital donné par Seloua. L'espace d'une soirée – et d'un récital – Seloua, avec sa voix encore imposante, a interprété au bonheur des nostalgiques – ils étaient d'ailleurs nombreux – le répertoire qui l'a fait connaître et l'a hissée au firmament de la notoriété artistique, et ce, dans la pure tradition des doyennes de la chanson algérienne hawzi, telles que Cheikha Yamna ou encore Fadéla Dziria. Ce concert organisé à l'initiative de l'établissement Arts et Culture s'inscrit d'ailleurs dans le cadre d'un hommage rendu aux grandes dames de la chanson hawzi ayant eu lieu, jeudi, dans l'après-midi, à l'espace Casbah du théâtre de verdure. Durant plus de deux heures, Seloua, qui n'a rien perdu de sa vitalité et de sa superbe aura d'artiste, a enchaîné chanson après chanson, recréant ainsi l'ambiance d'antan et ravivant les souvenirs. Même ambiance, hier, lors d'un second concert que la chanteuse a donné au même endroit. Ses fans se sont déplacés nombreux pour la voir sur scène et l'ovationner. Durant plus de deux heures, le public est resté attentif à ses chansons, accroché à sa voix. Il s'en abreuvait et chantait après elle. On l'entendait répéter les chansons, ce qui a fait plaisir à l'artiste qui, d'ailleurs, n'a pas manqué d'exprimer sa gratitude à son public. Elle l'a remercié d'être là, venu nombreux l'encourager. L'ambiance était telle que l'on croyait avoir remonté le temps : Seloua en parfaite osmose avec son public nous a fait vivre d'authentiques moments et instants de pur bonheur. Elle a fait passer, à coup sûr, l'émotion. C'étaient des moments de grande sensibilité et de partage. Plus tard, et en deuxième partie de soirée, Seloua, souriante, gracieuse, élégante et surtout d'une grande humilité, a chanté, pour la première fois, quelques chansons de son nouveau répertoire, telles que Ya moulate l'hayek, laâdjar ou talhifa. Et au moment où Seloua interprétait cette chanson, deux jeunes femmes vêtues du voile traditionnel algérois ont fait leur apparition sur scène. Ces deux femmes se faisaient courtiser par un homme qui arborait le costume traditionnel algérois. C'est une façon pour Seloua, qui a interprété d'autres chansons comme Nahouak ya el ghali, Ala oulidi hjab alah ou encore Kif rayi hamalni et bien d'autres, de faire un clin d'œil à la tradition. C'est un hymne tout en poésie à la culture citadine. À la fin du spectacle, l'ex-speakerine Amina Belouizdad a remis un bouquet de fleurs à Saloua. Ainsi, Seloua, en offrant généreusement un beau présent à l'assistance, a assuré une belle performance artistique. Son retour à la scène – le grand dernier retour remonte à 2005 à l'occasion de la Journée internationale de la femme – a, une fois encore, charmé le public. Elle l'avait conquis. Le récital de jeudi est mémorable. Il reste à jamais gravé dans nos mémoires et dans les annales de la musique algérienne.