L'Union européenne, concurrencée par la Chine et les états-Unis, souhaite établir des relations privilégiées avec l'Afrique. C'est, du moins, ce qui ressort de la conférence de presse organisée, hier à Alger, par Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne, chargé de l'Industrie et de l'Entreprenariat en marge de la 19e Conférence africaine des ministres de l'Industrie. M. Antonio Tajani, dont le pays d'origine, l'Italie, a présenté des excuses pour son passé colonial, a indiqué que l'Europe regarde, aujourd'hui, différemment l'Afrique, en insistant “beaucoup” sur la coopération dans le domaine de la petite et moyenne entreprise. L'Union européenne veut développer sa coopération avec les pays africains dans l'industrie, notamment dans les petites et moyennes entreprises. Le vice-président de la Commission européenne a, d'ailleurs, présenté, devant les participants à la Conférence africaine des ministres de l'Industrie, les grandes lignes de la politique européenne en faveur des PME. La pierre angulaire des politiques européennes pour les PME est le Small Business Act pour l'Europe, adopté en 2008 et révisé en février 2011. Améliorer l'environnement dans lequel les PME européennes évoluent, améliorer l'accès au financement des différents types de PME et soutenir l'accès aux marchés dans les pays tiers sont autant de domaines identifiés par l'UE, pour renforcer la compétitivité des PME. Vice-président de la Commission européenne, chargé de l'Industrie et de l'Entreprenariat, il a annoncé avoir proposé à l'Union africaine de nommer “un ambassadeur des petites et moyennes entreprises”. Il sera, ainsi, l'interlocuteur Monsieur PME Europe, Daniel Calleja Crespo, chargé de suivre, en Europe, la mise en place de la nouvelle version du Small Business Act. Antonio Tajani a laissé entendre que le Small Business Act, version Union européenne, qui oriente les politiques et mesures en faveur des PME, peut être une source d'inspiration pour les pays africains. Mais, ce que cherche aussi l'Europe, c'est de sécuriser son approvisionnement en matière première. M. Antonio Tajani a rappelé que l'UE avait signé, en novembre 2010, à Tripoli, en Libye, un accord dans ce sens. Dans la foulée, le vice-président de la Commission européenne évoque l'organisation d'une conférence de haut niveau UA-UE et Onudi au sujet de l'industrie au début de l'année prochaine. Interrogé sur les réformes entreprises en Algérie, le responsable européen a souligné que l'Algérie a eu le courage d'engager des réformes au niveau industriel et que l'UE doit soutenir. “Il faut donner de l'espoir à la jeunesse”, a-t-il estimé. M. R.