Décidément, la défaite concédée par le Maroc en terre algérienne n'est pas encore digérée par l'opinion publique marocaine laquelle misait sur un résultat probant à Annaba, surtout que les Lions de l'Atlas se sont offert les services d'un technicien de renom – Eric Gerets – et renforcé leurs rangs par des éléments de valeur tels que Boussoffa, Carcela, Taârabt, pour ne citer que ceux-là. Il faut dire que l'échec cuisant essuyé par les coéquipiers de Chamakh à Annaba a été différemment commenté par les anciens sportifs du Royaume alaouite. Tous sont unanimes à dire que “l'Algérie était mieux préparée à ce genre de confrontation”, tout en jetant la responsabilité de cette défaite au Belge Gerets “victime de son orgueil”, lui qui a crié sur tous les toits du monde que son objectif était de repartir avec une bonne opération d'Annaba. “Les Algériens ont su comment aborder cette rencontre avec une certaine détermination. En un mot : ils étaient plus combatifs que les marocains. C'est ce qui a créé la différence”, telle a été la déclaration de l'ancien sélectionneur de l'équipe nationale marocaine de football (1992-93), Abdelkhalek Louzani dans une interview accordée au journal marocain Akhbar Al-Yaoum. Pour l'actuel entraîneur de Kenitra, l'Algérie a bien maîtrisé la partie car même si elle n'a pas dominé les débats, l'important a été de préserver son maigre acquis jusqu'au coup de sifflet final. “Nous avons manqué de concentration. Les Lions de l'Atlas n'ont pas réussi à revenir dans le match après l'ouverture du score en faveur de l'Algérie”, indique le technicien marocain qui, du reste, est revenu sur les protestations des joueurs marocains par rapport aux décisions de l'arbitre, notamment sur le penalty accordé aux Verts. “Je ne comprends pas pourquoi autant d'agitations alors que le penalty était valable. Les images de la télé ont bel et bien prouvé qu'il y avait main dans la surface de vérité. Nous n'avons rien fait pour gagner, donc, cessons de nous renvoyer la balle et de chercher des excuses pour justifier cette défaite”, fait-il savoir. Abderezak Khairi, technicien avéré au Maroc, abonde dans le même sens. Pour lui, l'entraîneur Gerets a failli dans la gestion technique de la rencontre. “Il est vrai que l'Algérie n'a pas bien joué. Toujours est-il que la défense des Verts a su absorber la pression de l'attaque marocaine. Gerets n'a pas su faire une bonne lecture de la partie, il était complètement dépassé par les évènements”, précise-t-il. Et de poursuivre : “Gerets n'a jamais entraîné une sélection africaine. Il manque d'expérience sur ce registre. La preuve : il a multiplié les erreurs durant la partie. D'ailleurs, l'entrée en jeu de Youssef Al Arabi était en retard car cet élément pouvait créer la différence s'il avait plus de temps de jeu.” Même la presse marocaine n'a pas épargné le Belge Eric Gerets, pointé du doigt. Pratiquement toute la presse du Royaume alaouite a descendu en flammes l'ex-coach de l'Olympique de Marseille. Libération a estimé en titrant “Benchikha a eu raison de Gerets” que le coach marocain donnait l'impression d'être un novice dans le domaine. “Gerets n'a rien fait pour renverser la vapeur, aucune tactique sur le terrain pour espérer un résultat positif.” Le journal Al Bayane n'a pas fait dans la dentelle. Avec comme titre dans la une du tabloïd “Sortie ratée des Lions de l'Atlas à Annaba”, l'auteur de l'article a souligné que “Benchikha a su mettre une stratégie pour surprendre Eric Gerets lequel est passé à côté de son sujet pour une première sortie officielle”, tout en lui incombant la responsabilité de cet échec : “Gerets n'a pas bien calculé pour aspirer repartir de Annaba avec un résultat probant.” C'est dire que Gerets fait déjà jaser la presse marocaine et les techniciens marocains alors qu'il vient tout juste de débarquer à la tête de la sélection. Nazim T.