Le débat, autour de la dépénalisation de l'acte de gestion des entreprises publiques économiques (EPE), “devrait se situer en amont”, pour pouvoir mieux cerner les lacunes de la gestion et y remédier, a estimé hier à Alger un responsable au ministère de la Justice. Dans une déclaration à l'APS, en marge d'un atelier sur “le crime organisé et la corruption publique”, le directeur des affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, Mokhtar Lakhdari, a indiqué que “la justice doit réagir quand il s'agit d'atteinte aux deniers publics, car elle ne doit intervenir que pour réprimer les actes criminels et tout acte commis avec des intentions criminelles, comme le prévoit la loi”. Il a expliqué que “des gestionnaires des EPE eux-mêmes ont parfois des difficultés à appliquer la législation qui régit leurs activités”, notamment quand il s'agit de marchés publics. Il arrive, a-t-il enchaîné, que des gestionnaires “ne trouvent pas toutes les réponses à un acte de gestion dans le code des marchés publics”, proposant de mettre à leur disposition “des guides qui seraient autant de recueils de bonnes pratiques”, et leur faire connaître la jurisprudence de la commission nationale des marchés publics. Pour limiter le recours aux tribunaux dans les affaires de gestion, M. Lakhdari propose aussi de former les cadres. “La nature hybride de l'économie nationale fait que des sociétés sont régies par le code de commerce, mais évoluent dans un environnement non régi par les principes du commerce libéral.”