Le patron de HMA estime que l'Algérie doit s'imprégner des expériences des autres pays pour éviter les mêmes erreurs. Après tout, un fournisseur peut, à n'importe quel moment, jeter les clés et créer un grave précédent. Omar Rebrab, le P-DG de Hyundai Motor Algérie (HMA), reste sceptique non sans montrer un réalisme à même de toucher du doigt la problématique de la construction automobile en Algérie. Du moins dans l'immédiat. “Notre drame demeure dans le fait qu'il n'y ait pas de contacts permanents entre les ministères concernés et c'est nous qui sommes constamment sur le terrain et qui vivons des réalités loin des back-offices. En ce qui me concerne, cette histoire de la construction, je n'y crois pas. Dans les conditions actuelles, c'est quasiment impossible car la voiture made in Algeria reviendra plus cher que si le concessionnaire l'importait clé en main”, a déclaré, hier, M. Rebrab, lors d'une rencontre avec les médias au nouveau siège de HMS, sis à Oued Smar. Revenant à la charge, il commentera encore : “Nous aurons à faire à des fournisseurs qui, à un moment à un autre, pourraient dicter des conditions draconiennes à l'Algérie qui n'aura d'autre choix que de se soumettre. Moi, je dirais que nous devons passer d'abord par un tissu fort et une chaîne de fabrication de pièces de rechange avant de passer aux choses lourdes. Le gouvernement devra pousser les concessionnaires à investir dans la PME-PMI et faciliter l'accès au foncier. À titre indicatif, le mètre carré revient dans une zone industrielle à près de 600 euros alors que sous d'autres cieux il est beaucoup moins cher.” M. Rebrab ira encore plus loin pour faire valoir sa position surtout que les choses commencent à se corser au sujet de la voiture made in Algeria. Il dira, en ce sens, que “l'Algérie doit éviter les erreurs des autres pays en s'imprégnant de leurs expériences avant de se jeter dans une aventure qui nécessiterait de lourds investissements”. Du coup, le projet de construction de la première voiture pourrait encore prendre des années avant d'aller vers une industrie lourde. Il citera, entre autres, les taxes, l'accès au crédit automobile au seul fabricant exclusif, l'exportation et autres aspects inhérents à un projet qui nécessite plus que jamais la consultation de tous les partenaires du secteur non sans mettre sur la table des discussions du cahier des charges relatif au sujet. Sur un autre chapitre, M. Rebrab a révélé les nouveautés que son groupe compte introduite très prochainement sur le marché. À commencer par la H-A qui remplacera, désormais, la petite voiture Atos. Selon notre interlocuteur, la H-A, conçue pour concurrencer la Maruti, sera dotée d'un moteur de 65 CH. Ce nouveau modèle sera introduit en décembre prochain et sera commercialisé à partir de janvier 2012. D'autres produits restylés seront également connus en juin prochain lors de la réunion des concessionnaires de Hyundai en Corée. Entre autres, la IX-20, qui sera introduite en Algérie en 2012, la I-40, dans sa version break pour tester la réaction du marché, la Sonata diesel, sachant que la version actuelle en essence est très prisée, mais aussi les coupés, c'est-à-dire les petites voitures sport. L'occasion était également, pour M. Rebrab, de présenter le nouveau directeur commercial et le schéma directeur de la communication du groupe HMA pour l'année 2011. En ce sens, des modèles de HMS, comme le New Tucson, la New I-10 et l'Accent-RB, seront très prochainement mis au parc presse pour des Test-Drive. Enfin, M. Rebrab a indiqué que le SAV, au vu des investissements consentis dans le réseau de HMA, ne pose guère de problème, comme celui de la formation. En ce sens, il révélera que des sessions seront bientôt organisées dans son nouveau siège et seront assurées par des Coréens du groupe Hyundai.