Le Collectif autonome des médecins résidents (Camra) menace d'arrêter les gardes. c'est ce qu'a affirmé, hier, le Dr Sahnoun, joint par téléphone. Le collectif rentre dans sa 4e semaine de grève illimitée et rien ne semble pouvoir l'arrêter ou le démotiver. Et les choses s'accélèrent. Depuis 2 jours, les résidents passent la nuit à la belle étoile. Après avoir passé la nuit de lundi à mardi face à la Présidence, ils se sont déplacés, mardi et mercredi, à la cour de l'hôpital Mustapha-Pacha. “Tout s'est bien passé lundi, mais durant la journée de mardi, la situation s'est gâtée. À l'arrivée des étudiants à El-Mouradia, nous avons remarqué des étrangers infiltrer le mouvement et nous nous sommes retrouvés au milieu de l'affrontement qui a opposé les policiers et les étudiants”, relate le Dr Benhabib, joint hier par téléphone. Le médecin ajoute que “lors des affrontements, plusieurs de nos collègues ont été blessés, nous avons 3 cas de fracture. Face à cette situation, un vent de panique s'est emparé des résidents et nous nous sommes dispersés puis on s'est regroupés à l'intérieur de l'hôpital”. Hier, le piqué de grève était levé et les résidents ont rejoint leur domicile. En signe de soutien à leurs confrères, les internes ont, eu aussi, observé deux jours de débrayage. L'arrêt de travail avait, également, pour but de faire entendre leur voix et faire aboutir des revendications socioprofessionnelles. Le Camra a vu le jour dans le but de prendre en charge les revendications socioprofessionnelles des médecins résidents. Après avoir exprimé un refus de dialogue, le ministère de la Santé est revenu à de meilleurs sentiments en organisant une rencontre avec les représentants du collectif et en installant 3 commissions mixtes pour la prise en charge des revendications de ce corps médical. Mais les choses n'ont vraiment pas évolué, la principale revendication concernant le service civil n'a pas été prise en charge par le ministère qui a montré ses limites dans ce dossier. Ils exigent, également, un plan de carrière et des motivations pour encourager les médecins à s'installer dans les villes reculées et au sud du pays. Les résidents demandent le droit à l'exemption du service national au-delà d'un certain âge. Le collectif demande, aussi, la prime de contagion, car il considère qu'il encourt les mêmes risques que leurs professeurs et le droit au congé de maternité pour les résidentes. Le Camra exige, en outre, la suspension des examens intercalaires. Pour mieux illustrer leur “combat”, les résidents ont créé un compte facebook nommé “Hôpitaux algériens, bienvenue en enfer” pour dénoncer le marasme dans lequel se débat la santé en Algérie.