Alors que les stations thermales se sont imposées comme destination de choix un peu partout, chez nous, elles fonctionnent toujours à l'ancienne. Le ministre a promis des fonds pour sa réhabilitation. Comme l'avait relevé un confrère : “Autant les vertus curatives et relaxantes de ses eaux sont reconnues de tout le monde, autant les prestations de services qui y sont proposées sont déplorables.” Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoune, a effectué, dimanche, une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Béjaïa. Durant son périple, il a eu notamment à s'enquérir des zones dédiées à la promotion du tourisme. C'est le cas, notamment, de la ZET de Souk El-Tenine, dont le lancement n'a cessé d'être différé depuis 2004. Outre le problème de son implantation, le ministre du Tourisme a déploré le fait qu'elle ne soit pas opérationnelle. D'où la mise en place d'une commission ministérielle. Elle aura pour tâche, le déblocage de la situation au niveau de la ZET, implantée sur 21 hectares, et l'examen des conditions d'attribution et de mise en exploitation des camps de toile. Une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernières années. Il faut dire que les oppositions entre les membres de l'Assemblée communale et les responsables du secteur du tourisme, d'un côté, et les gérants de camps de toile, de l'autre, n'ont pas arrangé les choses, bien au contraire. Il y a eu un échange épistolaire, par presse interposée, qui en disait long sur l'origine du contentieux. Conséquences ? Des camps de toile illicites ont vu le jour. D'où la mise en place d'une commission d'enquête ministérielle. Au niveau d'Aokas, le ministre a soulevé le problème de la décharge publique sauvage. Il a exhorté les élus locaux et les animateurs du mouvement associatif à s'attaquer au problème en menant des campagnes de sensibilisation auprès des administrés, notamment les jeunes. Autre escale emblématique, la visite de la commune de Tamokra et sa station thermale Sidi Yahia Al-Aïdli, communément appelée Hammam Sidi Yahia. La visite du site a mis à nu le décalage entre le discours et la réalité du terrain. Alors que les stations thermales se sont imposées comme destination de choix un peu partout, chez nous, elles fonctionnent toujours à l'ancienne. Le ministre Smaïl Mimoune a néanmoins promis des fonds pour sa réhabilitation. Pourtant, comme l'avait relevé, à juste titre, un confrère, “autant les vertus curatives et relaxantes de ses eaux sont reconnues par tout le monde, autant les prestations de services qui y sont proposées sont déplorables”. Effectivement, le visiteur est forcément interpellé et par l'exiguïté et par la précarité des lieux. “Des maisonnettes accollées à une falaise, une buvette, une chambre abritant un bassin d'eau thermale de quelques mètres carrés creusé dans la roche et un parking revêtu à tout-venant résument le décor planté à même le lit de l'oued Boussellam”. Bien que “six chambres à coucher avec salon” y soient, depuis, aménagées, les pouvoirs publics gagneraient à y construire un véritable complexe. Le développement du thermalisme peut être une source de revenus importante pour des APC qui vivent avec des subventions d'équilibre. Le hammam a été fondé par Sidi Yahia, un mystique, dont il porte le nom, au IXe siècle de notre ère. Le cheikh, vénéré et sanctifié, a vu le jour à Takorabt, un petit village des Ath Abbès, tout près d'Ighil Ali. À sa mort, il a été enterré à Tamokra où on lui a érigé une qobba. Il a passé au hammam quatorze ans d'ermitage, au fond d'une grotte qui existe toujours et qu'on appelle El-Kheloua n'Sidi Yahia.