L'Association des clubs professionnels (ACP) s'est réunie jeudi dernier à l'hôtel Mercure d'Alger pour débattre de nouveau de la situation générale des 32 clubs professionnels représentant les Ligue 1 et 2 et prendre, par la même occasion, les décisions visant à débloquer la situation. Durant cette réunion qui aura duré près de trois heures, les 7 présidents de club présents de Ligue 1 (CRB, JSK, USMAn, CABBA, MCO, MCS et ASK) et les 6 de Ligue 2 (MSPB, OM, NAHD, USMBA, RCK et SAM) n'ont pas trouvé au départ un consensus qui arrangerait toutes les parties, car les propositions des uns et des autres ne faisaient pas l'unanimité au sein des présents. Selon notre source, certains ont voulu carrément radicaliser leur position pour mettre les pouvoirs publics devant le fait accompli et, par là même, les obliger à agir au plus vite. En revanche, d'autres ont préféré la voie de la modération et du dialogue, d'où le large débat qui s'en est suivi. L'absence du vice-président de l'ACP, Abdelkrim Medouar, pour la première fois depuis le lancement de cette association, n'est pas passée inaperçue, les spéculations n'y ont pas échappé. “J'étais retenu à Chlef pour des obligations strictement familiales, je ne me suis même pas déplacé avec mon équipe à El-Eulma, c'est vous dire que je suis très occupé, je reste toutefois solidaire pour toute action arrêtée par mes collègues”, affirme le président de l'ASO dans une déclaration à Liberté. Comme rapporté dans ces mêmes colonnes, le processus de formalisation des dossiers du crédit bancaire est ouvert, et les clubs professionnels peuvent, dès cette semaine, prendre contact avec les responsables des directions centrales des banques. Or, les présidents de club se sont montrés déçus que les pouvoirs publics décident d'octroyer seulement 2,5 milliards de centimes contrairement à ce qui a été convenu dans les cahiers des charges. “Nous avons décidé, lors de cette réunion, d'interpeller les autorités du pays pour accélérer le processus du financement des clubs. On refuse catégoriquement le crédit d'un montant de 2,5 milliards de centimes proposés par le MJS, on veut revenir à l'idée initiale qui consiste à nous débloquer 5 milliards de centimes pour les trois années à venir”, nous a déclaré Mahfoud Kerbadj, président de l'Association des clubs professionnels. Et d'ajouter : “On réclame que ce fonds, nécessaire pour le fonctionnement des clubs, soit débloqué le plus vite possible, sinon, on va se réunir de nouveau le 19 avril ici à l'hôtel Mercure d'Alger, pour remettre toutes les licences des 32 clubs au secrétariat de l'ACP et du coup on boycottera le championnat.” Et d'enchaîner : “Même si nous avons tenu hier une réunion au siège du MJS avec le président de l'association des banques, je vous dis, sincèrement, que nous n'avons pas besoin de tout cela, on veut juste que les choses se débloqueront au plus vite.” L'ACP a, en outre, abordé d'autres points liés au fonctionnement du championnat et surtout aux sanctions prises à l'encontre des clubs, notamment le huis clos et les amendes. Et, à ce, juste titre, Kerbadj est sans équivoque, il dénonce ces mesures par la commission de discipline de la LNF. “Je ne comprends pas pourquoi on sanctionne les clubs pour les fumigènes, ce ne sont pas les clubs qui gèrent les stades et pas eux qui fouillent les supporters à l'entrée au stade, donc je ne vois pas où est notre responsabilité dans la présence des fumigènes dans les tribunes. Qu'ils nous donnent les stades ensuite on verra. Non seulement on nous sanctionne pour un huis clos survenu lors du match JSK-CRB à Tizi Ouzou, mais on nous donne une amende de 60 000 DA, ce n'est pas juste tout ça, il faut que cela cesse. J'ajouterai une autre chose très importante, je ne comprends pas ce règlement qui suspend un joueur pour un match, pour contestation de décision, ça n'arrive que chez nous, j'ai lu pas mal de règlement généraux des autres fédérations, je n'ai trouvé aucune trace de cette sanction : il faut que cela disparaisse, j'estime que ce n'est pas juste du tout de sanctionner un joueur pour la simple, raison qu'il a contesté une décision d'arbitre qui peut lui aussi se tromper sur le terrain.” Concernant sa probable candidature à la présidence de la future Ligue professionnelle, notre interlocuteur avoue qu'il n'envisage pas de se présenter : “Pour le moment, je n'ai pas encore songé à postuler à la LFP, malgré l'insistance de mes collègues, on attend le moment opportun pour soutenir une candidature qui défendra les intérêts des clubs et le football en général.”