L'armée israélienne était hier sur le qui-vive à la frontière libanaise après la mort d'un soldat la veille, tué par des tirs provenant du Liban et des chutes d'obus qui ont tué un enfant libanais et blessé un autre, apprend-on de source militaire. Ce regain de tension intervient après un raid israélien dans la nuit de samedi à dimanche dans la banlieue ouest de Damas qui, selon l'Etat hébreu, visait un camp d'entraînement utilisé par l'organisation radicale palestinienne Jihad islamique. Les patrouilles côté israélien ont été renforcées le long de la frontière internationale et des consignes strictes de sécurité ont été données aux soldats occupant des positions. L'armée israélienne n'a toutefois pas déployé des renforts et le commandant de la région nord d'Israël, le général Benjamin Ganz, a assuré à la radio militaire qu'elle n'avait pas pris de “mesures exceptionnelles”. Par ailleurs, aucune consigne particulière n'a été donnée à la population civile qui vaquait à ses occupations ordinaires côté israélien. La tension a brusquement monté lundi à la frontière israélo-libanaise où un sergent-chef, David Salomonov, a été tué lors d'un raid aérien israélien en profondeur en Syrie. Selon un porte-parole militaire israélien, des "tireurs embusqués du Hezbollah (chiites libanais) ont ouvert le feu en milieu d'après-midi en direction d'une patrouille, du côté israélien de la frontière, qui a riposté ". “Cet incident est très grave et nous nous réservons le droit de répliquer”, a déclaré un haut responsable israélien qui a requis l'anonymat, accusant le Hezbollah de faire monter la tension dans le secteur. Dans un communiqué publié à Beyrouth, le Hezbollah, dont les combattants sont déployés le long de la frontière, a “nié toute responsabilité” dans les échanges de tirs. Durant la nuit, plusieurs obus de mortier tirés à partir du Liban sud se sont abattus en territoire israélien sans faire de blessés ou de dégâts. Les tirs visaient une position sur la frontière, près du kibboutz (village collectiviste) de Manara à l'ouest de la ville de Kiryat Chmona. Mais côté libanais, un enfant de 6 ans a été tué et un autre de 8 ans a été blessé par la chute d'un obus dans la nuit de lundi à mardi dans le village d'Houla, au Liban sud, à 5 km de la frontière israélienne, a indiqué mardi la police libanaise selon laquelle l'obus aurait été tiré du côté israélien. L'obus, dont le calibre n'a pas été précisé, s'est abattu sur le village hier à 02h00 locales. À Jérusalem, un porte-parole militaire israélien a souligné “qu'aucun tir n'a été effectué durant la nuit du côté israélien”, de sorte que l'enfant a été vraisemblablement tué par un obus tiré à ce moment vers le territoire israélien qui serait tombé par erreur du côté libanais. Le Hezbollah a tiré à plusieurs reprises dans le passé à la DCA sur les avions israéliens qui survolaient le Liban et des obus sont retombés en territoire israélien faisant des victimes.